Le Perche

Mercredi 1er février 2017, 11 h 30…

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C’était un mercredi sous la grisaille. Nogent est plutôt calme en ce premier jour de février 2017. Jusqu’au passage des sirènes des gendarmes et des pompiers dans la rue SaintHilai­re. Les secours s’arrêtent 7 avenue du Général Leclerc. « Il y aurait un blessé au cabinet médical » nous informe le Service départemen­tal d’incendie et de secours d’Eure-et-Loir (Sdis 28).

Sur les lieux, cela semble bien plus grave. Le visage blême des sapeurs-pompiers présents, des personnes en pleurs… Un drame s’est joué dans ce bâtiment. Quelques instants plus tard, la nouvelle tombe : le docteur Patrick Rousseaux a été tué. Le ton est grave, l’ambiance pesante.

On apprend que le médecin apprécié de tous, a été sauvagemen­t tué par arme blanche. Une quarantain­e de coups au total. Très vite, l’enquête débute. Rejoints par la section de recherche d’Orléans, les gendarmes effectuent les premières investigat­ions en fouillant parcs et jardins de l’avenue et des rues adjacentes pour retrouver l’éventuelle arme. Un porte-à-porte est réalisé pour recueillir d’éventuels témoignage­s. L’identifica­tion criminelle arrive sur place et relève les premiers indices. L’enquête s’annonce longue. Pourtant, six heures après le drame, un sus- pect est arrêté. Interpellé six heures plus tard

Mourad Bakir, Nogentais de 41 ans, est interpellé aux Mureaux en région parisienne. Vers 17h30, blessé au bras, il est re- péré par une patrouille qui souhaite lui porter assistance. Mais son discours n’est pas cohérent, changeant de version pour expliquer sa blessure. Il est conduit à l’hôpital de Melun. Dans le même temps, un membre de sa famille se présente au commis- sariat des Mureaux pour dénoncer celui qu’il soupçonne d’être l’auteur du meurtre à Nogent.

Il explique que Mourad Bakir s’était tailladé le bras pour « enlever une puce électroniq­ue » . Encore hospitalis­é, il est placé en garde à vue. Jeudi 2 février, les gendarmes perquisiti­onnent un petit pavillon et son domicile à Nogent-le-Rotrou. Le lendemain, il est mis en examen pour meurtre aggravé et placé en détention.

Dans la capitale percheronn­e, l’émotion est palpable. La population touchée

Des cellules psychologi­ques sont mises en place. Et le vendredi 3 février, ce sont près de 600 personnes qui participen­t à la marche blanche. Mercredi 8 février, le jour de son enterremen­t, un moment de recueillem­ent a eu lieu dans la salle Simone-Signoret où de nombreux Nogentais sont venus lui dire au revoir une dernière fois.

Ils étaient encore présents lundi 29 janvier pour l’hommage un an après sa disparitio­n.

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