Le député veut stopper le Gouvernement
Alertée par la population de sa circonscription, Véronique Louwagie adresse un courrier au Premier ministre Edouard Philippe afin de lui faire renoncer à l’abaissement de la limitation de vitesse à 80 km/h.
Dans un courrier cosigné par 68 autres parlementaires qu’elle a adressé au Premier ministre Edouard Philippe, le 14 février, le député de l’Orne attire son attention « toute particulière sur le projet de limitation de la vitesse à 80 km/h au lieu de 90 km/h sur les routes secondaires à double sens » .
Elle lui fait part « de l’inquiétude et de l’incompréhension d’une grande majorité de Français relatives à l’annonce de cette mesure. Si, en effet, il est incontestable que la diminution du nombre d’accidents sur les routes est l’affaire de tous, cette décision prise par le Gouvernement […] est déplorée par deux Français sur trois. De surcroît, le rapport établi en décembre 2017 par le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema), ne mentionne aucune donnée sur l’accidentalité » .
Le texte de Véronique Louwagie a pour objet de dénoncer « le manque de transparence dû à la courte étude réalisée par le Cerema et au manque d’informations relatives à l’accidentalité. Comment le gouvernement peut annoncer une mesure de réduction de la vitesse aux motifs de l’impact éventuel sur le nombre des accidents, alors même que le rapport réalisé suite à l’expérimentation ne fait référence, en aucun cas, à l’état des lieux et aux impacts sur l’accidentalité ? » « Les Français ont le droit de savoir »
« Pourquoi vouloir cacher aux Français les résultats d’une expérimentation sous tous ses aspects, et notamment sur la situation de l’accidentalité ? Au regard de cette opacité, les Français […] doutent des conséquences positives sur le nombre d’accidents de la route annoncées par le Gouvernement dès la mise en application de cette mesure. […] »
Reprenant à son compte la fameuse phrase de JeanJacques Bourdin ( RMC), elle assure que « les Français ont le droit de savoir » : « Au travers de cette lettre, je relaie ce souhait, ce besoin, ce droit qu’ont les Français de connaitre les résultats de toute étude d’impact, sous tous ses angles, et notamment, concernant ce sujet et les conséquences éventuelles de la limitation expérimentale de vitesse entre juillet 2015 et juillet 2017. […] »
Selon Véronique Louwagie, « […] une décision parisienne n’est pas appropriée sur tous les axes et mérite de la clairvoyance, car réduire à 80 km/h sur des voies non sinueuses, droites offrant une bonne visibilité, non accidentogènes n’est pas pertinent ».
« Alors, pourquoi ne pas laisser de la latitude, de l’ap- préciation des situations au cas par cas, du bon sens et finalement du discernement aux territoires par la voix des préfectures ou des conseils départementaux ? De ce fait, M. le Premier ministre, pourquoi ne pas faire confiance aux acteurs des territoires ? Pourquoi ne pas laisser celles et ceux qui connaissent nos routes, leurs fréquentations, leurs points faibles et points forts, juger et apprécier des dispositions à mettre en place ? »