La société des courses endeuillée
Gilberte Godard, véritable mémoire des courses hippiques de La Ferté-Vidame, est décédée. Retour sur son portrait que nous avions dressé en 2015.
La Ferté-Vidame. La population du Pays de La FertéVidame et des environs a appris avec émotion et tristesse la disparition de Gilberte. Godard, à l’aube de ses 98 printemps.
La vie de Gilberte a été profondément attachée à l’histoire des courses de La Ferté-Vidame, et en était la mémoire de son histoire. Elle est en effet entrée dans la société juste après la guerre. A l’époque, c’était Henri Belé le président. « Je travaillais à la Poste, il était venu me demander pour être secrétaire, se rappelait-elle en 2015. Après, c’est Roland Morchoine qui a pris la présidence. Mon mari, Roger, était commissaire, et il l’a été longtemps ».
Trois générations de passionnés
Gilberte se plaisait à égrener les souvenirs d’une vie où les chevaux ont une grande place. « Tout petit, mon fils Claude voulait un cheval, il est commissaire et vice-président de la société, et mon autre fils Guy est secrétaire ». Ajoutons que le petit-fils, Richard, avant un regrettable accident de la route, était commentateur des courses à la chaîne spécialisée Equidia, et a longtemps commenté les rendez-vous à Pipe-Souris, faisant vivre les courses en direct. Ce sont ainsi trois générations de la famille Godard qui se sont succé- dé sur l’hippodrome, sans oublier la collaboration des épouses de Claude et Guy, chacune ayant aussi son poste.
La passionnée passait en revue les différents présidents, soulignant le travail de Jack Evrard, lequel a entrepris la rénovation de la piste et de l’hippodrome en général. « Autrefois, il n’y avait pas de bâtiments, on prenait l’apéritif dehors » . Et de saluer l’esprit d’équipe qui règne aujourd’hui, avec Pascal Teilleux comme driver général. « Voilà longtemps, le repas de la course se faisait bien après, maintenant, il y a deux réunions, et on se retrouve le soir, sur le vif. Et il y a de l’ambiance, l’esprit d’équipe a bien grandi ! ».
C’est dire si au sein de la famille Godard les discussions autour de la table étaient axées sur les courses. Gilberte était admirative devant le travail réalisé, avec des équipements et des installations modernes : « il y a du bénévolat, et la piste, entretenue avec soin, est superbe » . Les courses, c’est comme la gymnastique, la marche et le jardinage qu’a longtemps pratiqués la doyenne des Fertois, ça l’a maintenue en forme !
Sous la neige et dans le froid, une foule nombreuse est venue l’accompagner à sa dernière demeure, où elle a retrouvé son époux Roger.