Le Perche

Les sangliers ravagent tout

Prairies ravagées, cultures abîmées, le syndicat agricole ornais tire la sonnette d’alarme face aux dégâts de plus en plus importants infligés aux exploitati­ons, par les sangliers qui pullulent dans le Perche ornais. Pour les agriculteu­rs, la situation de

- H. Deshors

Prairies ravagées, cultures abîmées, le syndicat agricole ornais tire la sonnette d’alarme face aux dégâts de plus en plus importants infligés aux cultures par les sangliers.

Non loin de sa propriété agricole, Jean-Michel Pelleray, agriculteu­r à Rémalard, constate les dégâts. Tout est retourné et bousillé

« Les sangliers ont fait des trous dans ma prairie le long du chemin » , montre-t-il. Tout est retourné, bousillé.

L’herbe a laissé la place à la terre. « C’est la première fois qu’ils s’attaquent à cette prairie en particulie­r. Pourtant, elle existe depuis longtemps. Je n’avais jamais vu ça… » .

Pour des dizaines d’agriculteu­rs du Perche ornais, la situation est devenue urgente.

« Ici, près de Rémalard, à Saint-Germain-de-la-Coudre ou pire, dans le secteur de Longny-au-Perche, on assiste à une recrudesce­nce des sangliers depuis deux ans, explique le responsabl­e de la commission « dégâts de gibier » à la FDSEA (Fédération départemen­tale des syndicats d’exploi- tants agricoles de l’Orne). J’ai un appel chaque semaine de la part d’agriculteu­rs. Après le passage du gibier, certaines parcelles sont inexploita­bles. Les animaux peuvent retourner une pâture » .

Sans parler de la casse mécanique que cela peut engendrer. Les raisons ?

Leur mode opératoire ? « Ils agissent avec leur nez pour chercher des vers, des protéines » .

Et contrairem­ent aux autres années, « on peut les voir même en plaine, se baladant en bande, de trois jusqu’à quinze animaux » .

Selon lui, plusieurs facteurs expliquent cette proliférat­ion.

« Le système d’agrainage » , autrement dit la façon de nourrir les sangliers pour la chasse. « Supprimer ce système permettrai­t de baisser la fertilité des gibiers et d’éviter une surpopulat­ion difficile à gérer » .

Mais également les couverts végétaux. « On nous a imposé d’avoir des couverts végétaux. Ces derniers profitent aux sangliers qui se réfugient plus vite » . Et avec l’hiver doux, cela n’arrange en rien le calvaire des profession­nels.

« Je ne suis bien évidemment pas pour la destructio­n totale des gros gibiers mais favorable à leur régulation ». Pertes financière­s

S’agissant de leurs prairies abîmées, les agriculteu­rs peuvent bénéficier ou non d’une indemnisat­ion, après avoir fait les déclaratio­ns nécessaire­s, « selon la taille des surfaces et l’étendue des dégâts » .

Pour sa part, Jean-Michel Pelleray va retrousser ses manches, « et prendre pelle et fourche pour reboucher la terre » .

Du côté des profession­nels, les inquiétude­s sont bien présentes. Outre la fin de la chasse d’ici quelques jours, « dans deux mois, on commencera les semis de maïs. Avec le nombre impression­nant de sangliers, les cultures risquent d’être ravagées. Ca nous tord le ventre de voir ça… » .

Avec les pertes financière­s que cela occasionne : de 200 euros à 4 ou 5 000 euros.

« On en a marre de voir notre travail saccagé. C’est pénible » .

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 ??  ?? Se baladant en bande, les sangliers occasionne­nt des dégâts très importants dans les exploitati­ons agricoles. La terre est retournée. (Photo d’archive et d’illustrati­on).
Se baladant en bande, les sangliers occasionne­nt des dégâts très importants dans les exploitati­ons agricoles. La terre est retournée. (Photo d’archive et d’illustrati­on).

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