La course un peu déroutée
C’est peut-être la 2e et dernière édition de la Breiz X’trem qui se déroulera à Dinan, dimanche prochain. L’organisateur, Marc Devins, déçu par la date qui lui a été imposée s’interroge.
Lorsque la Frappadingue a été lancée pour la première fois en Bretagne sous l’intitulée Breiz X’trem, l’année dernière, Marc Devins espérait 5.000 participants. Les coureurs fous et travestis n’ont été que 2.400 à affronter les ponts de singe, la boue, la Rance sur leur parcours de 9km entre Dinan, Léhon et Lanvallay. Mais le bilan était quand même positif. Les concurrents s’étaient bien amusés et avaient régalé les spectateurs. La Breiz X’trem pouvait devenir un nouveau rendez-vous régulier parmi les grandes animations dinannaises.
Un an plus tard, Marc Devins déchante pour son épreuve déjantée. Il n’aura probablement que 2.000 sportifs en tutu ou bagnard pour cette course sans lots. L’organisateur venu du Nord déplore que sa manifestation se tienne pendant les grandes vacances, le 3 juillet, alors qu’elle était initialement programmée le 26 juin. « Dès le débriefing l’an dernier, c’est la date qui avait été retenue. Quelque temps plus tard, j’ai appris que c’était décalé, pour ne pas nuire aux Esclaffades, de Saint-Hélen. »
Des inscrits décommandés
Selon lui, de nombreux inscrits se sont décommandés. « Nous n’organisons jamais ce genre d’événement en juillet et août, ce n’est pas le moment propice. Et en plus, c’est le festival de Bobital (il s’achève la veille, NDLR) », explique Marc Devins. Dès lors, il attend le bilan de cette Frappadingue (la 37e organisée en sept ans en France), pour voir si elle se pérennisera à Dinan, comme c’était envisagé au départ. Car moins il y a de fous, moins la trésorerie rit ! « Dans ce cas, on ne gagne que 4€ par participant. Autant dire que ce sont les précédentes courses qui financent celle-là. » Pourtant, certains concurrents trouvent un peu chère l’inscription : jusqu’à 25 ans : 45 € et au delà : 53 €. Mais la Frappadingue c’est un peu « comme un cirque » qui doit gagner sa croûte. 11 personnes travaillent au montage et démontage des épreuves pendant une dizaine de jours dans chaque ville et « il faut amener sur site 37 tonnes de matériel répartis dans deux semi-remorques », explique l’organisateur.
50 ateliers
Affairé avec sa jeune équipe à monter l’un des cinquante ateliers (une dizaine de plus que l’an dernier), dans les Petits Fossés, à Dinan, l’organisateur en vient même à déplorer qu’il n’y ait que 42 Dinannais inscrits, dimanche prochain. Tout le monde n’a pas la souplesse de Lucie qui vient de franchir avec brio les 2,40m du mur de bois, tout juste installé !
Mais l’enthousiasme repart quand il s’agit de faire un petit film de cette nouvelle épreuve, pour la page Facebook de la Frappadingue. Ou de raconter les origines anglaises des courses extrèmes. C’est en allant voir la ’Tough Guy’ que Marc Devins a décidé de créer la sienne et l’a développée sur plusieurs sites de France.
Des fosses et de l’électricité
Au fil des ans, il teste moins ses dernières trouvailles mais il prend un malin plaisir à évoquer le ’terrier de lapin’, une des nouveautés de cette édition. Dans la plaine située entre les jardins familiaux et le viaduc, une pelleteuse creuse des fosses qui seront emplies d’eau et surmontée de gros tuyaux sous lesquels les ’Frappadingues’ devront passer. Un peu plus loin, une autre fosse, dans laquelle il faudra se vautrer après avoir franchi un monticule de terre, leur garantira une bonne dose de boue. Et toujours sur ce même site, les concurrents devront ramper sous des fils électriques d’où pendent d’autres fils conducteurs : « Tout le monde finit par les toucher » sourit Marc Devins. Mais il se veut rassurant face à la châtaigne électrique : « C’est la puissance d’un joule, prévue pour les chiens et chats, c’est donc moins que pour les vaches. » Mais faut quand même être dingue !