« Mademoiselle Lune » veut lancer une filière laine
Morgane Lefèvre fabrique à la main des bijoux, vêtements et accessoires : filage au fuseau, couture, feutrage, broderie, en laine, lin, coton et bois.
Pourquoi avoir choisi ce pseudonyme, Mademoiselle Lune ?
Mademoiselle, ça vient de mon côté rêveur, quelque part enfantin. Et Lune, pour son éternel recommencement, d’où le lien avec mes créations fabriquées à base de matières renouvelables et naturelles. D’où vous vient cette passion ?
Mon grand-père travaillait dans une filature de coton, j’ai été rapidement contaminée par le travail des fibres. J’ai commencé à tisser sur des métiers « faits maison », en carton, avec des petits fils de coton. Cette vocation m’habite depuis mon jeune âge, toute petite je fabriquais des objets de mes mains. J’ai aussi pour volonté de créer des accessoires qui nous permettent de nous sentir plus proches de la nature. J’essaie d’utiliser des matières qui respectent l’environnement et qui sont renouvelables. D’où vient « Mademoiselle Lune » ?
J’ai d’abord été agent immobilier, je ne m’épanouissais pas, j’ai alors repris mes études et suis devenue éducatrice auprès de jeunes en situation de handicap, ce qui m’a appris à animer des ateliers éducatifs, tout en mettant ma créativité au service des autres. J’ai vite ressenti un décalage entre mon travail et ma vocation : travailler de mes propres mains. À 31 ans, j’ai décidé de m’investir à temps plein et de développer cette activité qui me passionne. Et grâce à mon diplôme d’éducatrice, je pense proposer des interventions autour du travail des fibres dans les écoles, les instituts médicoéducatifs (IME), les maisons de retraites mais aussi des ateliers créatifs pour les particuliers. Parlez-nous du projet « éco-responsable »…
Récemment installée à Yvi- gnac-la-Tour, je viens de lancer un projet à financement participatif (*) pour développer une gamme de pelotes de laine locale. Celui-ci permet de mettre en valeur les toisons des moutons bretons qui seront récupérées auprès d’éleveurs locaux ou de particuliers. Je trie, lave, file à la main, je peux même teindre avec des teintures végétales que je fabrique moi-même…
Une fois transformée en pelotes la laine sera vendue sur internet ou sur les marchés artisanaux de notre région. Les tricoteuses et autres adeptes du crochet pourront profiter de laine de qualité qui n’a pas traversé les océans ou continents pour arriver jusqu’à elles. Se sensibiliser sur l’origine des matériaux utilisés en loisirs créatifs est aussi un geste éco-responsable.
(*) Pour soutenir le projet (jusqu’au 20 juillet) : http:// fr.ulule.com/mademoiselle-lune/