Le Petit Bleu

Chap’et ses trois travaux d’Hercule

Le triathlète dinannais a bouclé l’ironman de Saint-Malo au bout d’un effort de 10 heures et 29 minutes. C’est mieux que ce qu’il avait envisagé.

- P.C.

Un format XXL : 3,8 km de natation, puis 180 km de vélo et en guise de dessert, un petit marathon de 42 km à pied. C’était à Saint-Malo le premier ironcorsai­r, plus de 400 athlètes au départ, et le plus rapide d’entre eux, Sébastien Baillot, a avalé l’épreuve en moins de 9 heures (8 h 56).

Il aura fallu 93 minutes de plus pour que Gaël Chapelain, Dinannais de 41 ans, coupe à son tour le ruban d’arrivée, à la 61e place, bien avant le dernier qui a mis 15 h 36 pour boucler ce triathlon.

Dans le dur

« Je ne pensais pas réaliser ce temps », apprécie Chap’ainsi qu’il est souvent surnommé dans Dinan, qui pouvait déjà se targuer du titre de Finisher, ainsi qu’on appelle dans le petit monde du triathlon ceux qui bouclent la distance mythique d’un ironman. « C’était à Nice et il m’avait alors fallu à 11 h 35 », plus d’une heure de plus qu’à Saint-Malo, « mais les deux épreuves n’ont pas le même profil. À Nice, les 180 km de vélo, c’est 110 tout en montée jusqu’au col de l’Ecre. » Et forcément, ça change tout.

Cela dit, à Saint-Malo, le vent soufflait et le marathon était sinueux. C’est dans cette discipline que l’ancien footballeu­r a le plus souffert : « Ca s’est compliqué entre le 20e et le 30e kilomètre. Dans ces cas-là, ça se joue au moral, on s’accroche. Avec l’entraîneme­nt, on finit par se connaître, on temporise, on ralentit. » Pour mieux finir, « j’ai retrouvé un second souffle, les six derniers kilomètres, j’étais au taquet. »

Voilà 10 ans que Gaël Chapelain s’est lancé le défi du triathlon, « des portes ouvertes au club, une rencontre avec Cyril Neveu, l’ancien champion du monde, un entraîneme­nt en piscine deux jours plus tard, et je n’ai plus arrêté. »

Depuis, c’est cinq triathlons par an, « pas plus, faut récupérer entre deux », et sur des formats plus courts (1,9 km de natation, 90 de vélo, 21 de course à pied), mais avec des entraîneme­nts quotidiens, « parfois dans la souffrance, faut se forcer à y aller ».

Pas de régime

La contrepart­ie à ces efforts, « c’est d’améliorer des temps. La récompense, elle est là. » Un objectif, pas une obsession, « les années passent », et les sacrifices ont leur limite, « pour préparer l’ironman, j’ai essayé de faire attention à ce que je mangeais, évité les pizzas et les hamburgers pendant six mois, mais le reste du temps, je ne me donne pas d’obligation­s alimentair­es, et je me fais plaisir. Le sport doit rester un plaisir. »

Qui a quand même un coût, celui du matériel (notamment sur le vélo) et des inscriptio­ns, « le triathlon de Nice, c’est 600 €, celui de Saint-Malo, 300 €, mais au moins, celuilà n’engage pas de frais de déplacemen­t. » Quelques copains sponsors le soutiennen­t (Pascal Gloriant de l’entreprise éponyme, et David Sérot de la société Agrilec) qui n’attendent rien d’autre en retour que l’éternelle bonne humeur qui suit à la trace le triathlète dinannais.

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