MVTP, les travaux publics… et les déchets
La commission développement durable du club des entreprises du Pays de Rance (CEPR) a organisé une visite d’entreprises ayant engagé une démarche en matière environnementale. À MVTP, on est même allé plus loin.
C’est une forme de diversification. La société MVTP (Maurice Voisin Travaux publics) s’est lancée, dès les années 1990, dans une activité déchets. « Cela représente aujourd’hui un quart du chiffre d’affaires de l’entreprise et cela emploie l’équivalent de 2,5 personnes », explique Jean-François Courtel, qui a repris l’entreprise voilà 14 ans.
Sur son site de la zone du Gros Bois à Trélivan, MVTP a installé une déchèterie (sous autorisation préfectorale) avec ses différentes bennes par types de produits (bois, ferrailles, incinérables, liquides…), « où des entreprises viennent directement déposer ce dont elles doivent se débarrasser. » Pas les particuliers, « puisqu’on facture chaque passage. »
Ainsi, la clientèle de l’activité déchets de MVTP est essentiellement constituée d’artisans du bâtiment, d’industriels et aussi de grandes surfaces et d’établissements hospitaliers et médicaux. MVTP travaille aussi avec les stations d’épuration de Dinan, Dinard et de La Richardais pour le transport de leurs boues. « Mais dans le domaine du déchet, nous sommes un tout petit », souligne J.-F. FCourtel.
« La responsabilité des chefs d’entreprise »
Son entreprise, qui reste essentiellement ancrée dans le secteur des travaux publics, ne se contente pas, dans son activité déchets, du seul volet de leur collecte. Elle se soucie aussi de leur valorisation. Ainsi, elle vient d’investir dans une presse à carton comme elle va le faire sous peu dans une presse pour les plastiques, « elle va arriver, il s’agira ensuite de trouver la filière comme on l’a fait pour le carton. »
Ainsi qu’il l’a dit à ses homologues du CEPR, « le chef d’entreprise a une lourde responsabilité en matière d’environnement : à chacun de décider de ce qu’il veut faire de ses déchets, notamment dans le sens de leur valorisation. Une double réflexion doit s’imposer à nous tous : celle qui porte sur le tri, mais aussi et peut-être même avant, celle qui consiste à s’interroger sur la manière de produire moins de déchets. Le premier réflexe à avoir, c’est de regarder dans nos poubelles. » Avec un effet induit vertueux, « le déchet crée de l’activité non délocalisable. »
Un propos qui a séduit les membres de la commission développement durable du CEPR que préside Hervé Godard, qui, en plus de s’arrêter à MVTP, ont aussi visité la blanchisserie interhospitalière de Taden pour sa gestion de l’eau, rencontré Dominique Mélec de coeur Émeraude pour la mise en place d’une gestion différenciée des espaces verts, découvert à Plancoët le tertre de Brandefert (biodiversité) et l’installation photovoltaïque du cinéma Vers le large.