Debout dans le car ? C’est autorisé…
Que des élèves doivent rester debout dans le car, faute de places assises suffisantes, ça n’est malheureusement pas si rare, selon divers témoignages qui nous sont parvenus via notre page Facebook. Sabrina, de Saint-Samson-sur-Rance, s’y exprime à propos de la ligne 11 : « Les cars sont bondés. Ma fille a été obligée de reste debout […] Aucune sécurité. »
Une autre intervenante, qui se dit conductrice de car scolaire, demande aux parents « de ne pas laisser faire ». Elle est rejointe par un ancien gendarme qui estime que « les autorités doivent prendre leurs responsabilités ! ».
Interrogée à ce sujet, Véronique Meheust assure que « tout est fait pour éviter que des enfants voyagent debout ». Cependant, cela est bel et bien autorisé, via un décret signé par le président du Conseil départemental, dont doivent disposer les chauffeurs de car de l’entreprise délégataire. En Côtes d’Armor, cela ne date pas d’hier (et ce n’est donc pas une initiative de la nouvelle majorité départementale). Véronique Meheust, cependant, convient que cela permet une souplesse lors des premières semaines de l’année scolaire. « Certains prennent le car tel jour et pas d’autre, il est difficile d’ajuster à l’enfant près. »
N’empêche, cette autorisation à rester debout faute de places assises peut étonner, dans des cars où le port de la ceinture de sécurité est censé être obligatoire. Selon la loi *, le transport de passagers debout n’est autorisé qu’en agglomération, là où la vitesse du véhicule ne dépasse pas les 50 km/h. Cependant, l’autorité organisatrice des transports scolaires (le Département) peut y déroger, « exceptionnellement » - en l’occurrence en période de rentrée - sur une distance de 7 kilomètres hors agglomération, sous réserve de préciser les motifs et de les notifier à l’exploitant. Autrement dit, il ne faut pas plus de 7 kilomètres entre deux entrées d’agglomération, sur le trajet d’un car qui accepte des passagers debout.
Voilà qui ne va peut-être pas rassurer entièrement les parents d’élèves. De plus, comme nous le confirme, Johan Corduan, secrétaire du CHSCT de la CAT (entreprise délégataire), le fait de devoir laisser des passagers debout reste aussi source de « stress » pour les conducteurs de cars scolaires.