Les élus rejettent le projet de parc aventures Patira
Les Hélénais se sont invités en nombre et c’est une ambiance tendue qui régnait dans la salle du conseil de Saint-Helen, en début de semaine dernière.
Parmi les questions à l’ordre du jour, celle très attendue du parc aventures Patira, sur laquelle les élus se sont positionnés à la demande de Dinan-Communauté. Après avoir énuméré et présenter les différentes étapes du projet (réunions communales et intercommunales, présentation publique…) depuis son commencement, Pascal Perrin, le maire, a soulevé trois interrogations restées sans réponses, selon lui, jusqu’à aujourd’hui.
Entité juridique inadaptée
« L’association avait opté pour une SEM (société d’économie Mixte), société anonyme à capitaux publics et privés. Ce type de structure, au-delà de l’intérêt financier de pouvoir injecter des fonds privés dans le dossier, pouvait permettre à l’association et à la commune d’entrer au capital de la société. Dinan Communauté est entrée en relation avec la Fédération des Entreprises Publiques Locales qui assure accompagnement et conseils auprès des collectivités. Une réunion de travail a été organisée à Paris le 22 juin. Il en est ressorti que la SEM n’était pas la structure la mieux adaptée pour ce projet, en particulier pour percevoir des subventions », a expliqué le maire.
Budget étriqué ?
Le second point abordé, concernait le budget. Pascal Perrin a précisé qu’après avoir été analysé par une agence spécialisée L’Atelier Bleu, le business Plan du projet et particulièrement les lignes concernant la communication, la promotion étaient sous-évaluées et la noninscription d’équipements complémentaires tel un espace de restauration et une boutique, lui faisait défaut. Piste inexplorée à ce jour…
Environnement et nuisances
« Concernant le flux circulatoire, la densité de circulation la plus importante utilisera la route communale qui va du croisement ’4 routes’, passe par le bourg et finit à la Coupaudais en direction de Saint-Pierre de Plesguen. La configuration de cette voie ne semble pas adaptée aux flux annoncés et sa largeur pourrait, à certains endroits, poser des difficultés importantes de croisement, en particulier pour les autocars et les camping-cars. La fréquentation du parc de 500 à 900 personnes par jour, résonnera bien au-delà des limites de l’équipement. Par ailleurs, de réelles nuisances sonores sont à craindre dans le bourg et dans les villages proches des voies d’accès. Certains riverains nous ont interpellés, en particulier ceux résidant à La Coupaudais, le hameau sans doute le plus impacté. J’ai d’ailleurs reçu une pétition et les habitants du Perron nous interpellent également », expose le maire.
« Enfin, dans un monde où les espaces naturels et la biodiversité se réduisent toujours, des inquiétudes ont été exprimées par des usagers de la forêt qui sont attachés à la préservation, au calme de cet espace naturel remarquable. La forêt est déjà bien fréquentée par les promeneurs, les coureurs, les vététistes, les scolaires en sorties natures ou sportives. De plus, la Forêt de Coëtquen a été classée «forêt de production» par l’ONF et voit des espaces importants de promenade disparaître», a encore souligné le maire.
Pour clôturer son intervention, Pascal Perrin s’est exprimé ainsi :
« Pour finir, il est évident que par rapport à l’ensemble des points posés, aucune réponse n’est apportée à ce jour. Aucune des études complémentaires demandées n’a été réalisée. Il nous est tout de même demandé de nous positionner, l’association souhaite aller vite, à mon avis sans doute trop vite. Un projet de cette envergure a besoin du temps de la réflexion, c’est un investissement pour le futur. ».
Si les membres de l’association A l’Asso de la forêt avaient souvent, par le passé, réclamé que les élus se positionnent sur ce projet, c’est avec une grande amertume qu’ils ont reçu le verdict des urnes, qui s’est déroulé à bulletin secret : 9 avis défavorables, 3 favorables et 3 abstentions.
L’amertume d’Olivier Boixière
Olivier Boixière, conseiller de la minorité et membre actif de l’association porteuse du projet a pris la parole à son tour, désabusé : « On voudrait organiser un enterrement en bonne et due forme qu’on ne s’y prendrait pas autrement. Je ne souhaite pas que d’autres communes s’emparent du projet car moi j’aime ma commune. Vous en faites un problème politique depuis le départ (Olivier Boixière était candidat à la mairie, en 2014 NDLR). Vous avez même proposé que le projet s’installe sur la commune de Lanvallay. »