Le Petit Bleu

Des tissages et des dentelles géantes à l’abbaye de Léhon

- Thierry GIORDANA (CLP) Exposition ’Mé (s) tissages’visible à l’abbaye de Léhon, tous les jours jusqu’au 2 octobre, de 14 h à 18 h 30. Entrée gratuite.

Ce n’est que la 3e fois que Daïga Stalberga présente en France une telle exposition unique en son genre, par sa finesse et sa beauté, faite de tissages en métal, de tapisserie­s de laine et de lin et de dentelles géantes.

L’artiste tisserande lettone de renommée internatio­nale, qui expose un peu partout en Europe, a été séduite par le réfectoire des Moines de l’abbaye de Léhon, qu’elle a découvert en participan­t aux Journées européenne­s des métiers d’art : « Ce lieu m’a séduit par le charme des vitraux, leur taille et leur forme, la lumière qu’ils diffusent et leur caractère, explique l’artiste. Cela débouche sur un mariage réussi entre les oeuvres et le lieu, qui rappelle l’époque où moines et tisserands léhonnais tissaient chanvre et lin pour fabriquer des voiles » ajoute Daïga Stalberga. C’est la première grande exposition dans le réfectoire des moines que l’on doit à l’associatio­n « Sur le chemin de l’abbaye » dirigée par JeanJacque­s Gohier.

Trois techniques

La tisserande réputée présente trois techniques différente­s : une série de tapisserie­s en laine et lin, réalisées avec des techniques traditionn­elles. Des sujets contempora­ins, plutôt abstraits, avec quelques touches figurative­s sur de grands formats. Puis, en guise de clins d’oeil aux marins et aux bateaux, Daïga Stalberga a tissé des oeuvres en fil de métaux, présentées dans de vrais cadres de tissage en métal aussi. « Les cercles rappellent ainsi des hublots traversés par les fils qui ondulent telles les vagues de l’océan » précise l’artiste : effet garanti ! Plus loin, de grands tissages verticaux, faits de fils de cuivre émaillé inoxydable, tressés en alternance avec de minuscules bouts de billets lettons broyés, forment autant de tentures délicates de finesse et de transparen­ce : « J’ai été inspiré par la finesse des vitraux du réfectoire, avec un graphisme et un verre ondulé » explique l’artiste.

Quant aux dentelles géantes, aux différents tons de bleu, d’ocre, de vert ou de jaune, Daïga Stalberga puise son inspiratio­n dans les civilisati­ons antiques égyptienne­s et orientales, autant que dans la culture européenne. Suspendues sur de longs mètres dans le réfectoire, ces dentelles géantes n’en finissent pas de nous surprendre par leur beauté tissée, leur légèreté apparente, et le jeu de couleurs que la lumière présente réfléchit gracieusem­ent en un mariage harmonieux entre oeuvres tissées et lieu spirituel. En savoir plus : www.daiga.org et 06 25 84 73 08.

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