Adrien, l’ancien forgeron fête ses 100 ans
Ses enfants retrace le long parcours de ce personnage de Saint-Igneuc.
Adrien Morvan réside à l’EHPAD du Prieuré et va fêter ses 100 ans.
Deux de ses enfants, Marie-Claude et Jean-Pierre, raconte son long parcours. « Il est né le 22 septembre 1916 à SaintIgneuc. Son père Léon Morvan était forgeron au bourg ». Il passera son certificat d’études et aide son père à la forge, apprenant le métier.
Il décide ensuite de partir à Dinan aux Ets Lucas, où il effectuera le montage de vélos neufs. En 1943 il revient avec son père à la forge où il va l’accompagner et prendre sa suite, développant l’entreprise.
Le machinisme agricole arrive et se développe, le tracteur fait son apparition remplaçant le cheval, principale activité de la forge.
En mars 1943, il se marie avec Irène Jéhan de Tramain. Le couple s’installe dans la maison familiale à Saint-Igneuc. Ils auront 4 filles et un garçon. Marie-Claude poursuit : « Forgeron, mécanicien agricole, cycles et vélomoteurs, station-service essence, magasin de quincaillerie. C’était l’époque où dans le bourg nous étions les seuls à avoir le téléphone. Papa recevait aussi les télégrammes annonçant des bonnes comme de mauvaises nouvelles.
Les vacances ? N’en parlons pas ! Mais le dimanche reste une journée sacrée : messe à 11 h ,notre père est organiste, il joue de l’harmonium. Autres activités, conseiller municipal pendant plusieurs mandats, membre du comité des fêtes et impliqué dans diverses associations ».
20 fois aux 24 h du Mans
Adrien avait une passion pour l’automobile. « Il était, l’un des premiers à Saint Igneuc à posséder une voiture. Il la mettait à la disposition de la population », Adrien aimait aussi la mythique course des 24 heures du Mans « il y est allé plus de 20 fois ».
Un souci de santé l’a obligé à céder son entreprise. Il sera salarié peu de temps car Adrien aime son indépendance. « Il installe dans ses locaux à Saint Igneuc une supérette alimentaire, achète une camionnette fait des livraisons en campagne ». Cette supérette sera reprise par Marie-Claude et Hervé, sa fille et son gendre. Il passe à Saint-Igneuc dans sa maison familiale de bons moments paisibles. Mais Adrien, suite à un glaucome va progressivement perdre la vue vers ses 70 ans. Commence pour lui une autre vie, dans l’obscurité.
Sa femme, Irène est atteinte par la maladie et perdra la mémoire. Marie Claude et Hervé, veillent, mais les journées deviennent vite une galère. À 92 ans Adrien et Irène vont rejoindre L’EPAHD de Jugon. Irène décède 4 mois après, laissant Adrien désemparé.
Depuis, Adrien coule paisiblement ses journées à l’EPAHD où, quotidiennement, Marie-Claude, vient le voir, discuter, lui donner des nouvelles de la vie locale. Le 22 septembre, Adrien aura franchi le cap du siècle après avoir forgé une vie sereine sans régime particulier. Jean-Pierre, son fils conclut : « C’est peut-être la sérénité et le bonheur qui simplement sont la recette pour faire un centenaire ».