Gérard Rembault, propriétaire passionné
Evelyne et Gérard Rembault ont fait l’acquisition de l’ancien couvent des Carmes du Guildo en 2000. Le propriétaire, diplômé de l’école du Louvre et conférencier n’a pas son pareil pour en évoquer l’histoire.
C’est une vraie plongée dans l’histoire où se mêlent les guerres, le commerce du port, le trafic sur le gué, les pèlerinages. Nos décors quotidiens abritent souvent des trésors cachés, et cet ancien couvent en est un. A l’occasion des journées du Patrimoine, pas moins de 250 personnes par une après-midi ensoleillée sont venues écouter le conférencier, propriétaire du Couvent des Carmes.
C’est sur un site surplombant l’Arguenon que tout commence. La visite extérieure nous apprend que ce couvent a succédé à une collégiale fondée par Charles de Dinan au début du XVe siècle pour l’accueil et l’assistance des pauvres, des pèlerins des voyageurs et des malades.
Cette grande maison avec sa chapelle sera un « port d’aumône ». La collégiale va surtout devenir célèbre grâce à Françoise de Dinan, gouvernante d’Anne de Bretagne, qui a 8 ans deviendra la plus riche héritière du duché de Bretagne
D’ailleurs la légende raconte « qu’elle rôde encore les soirs de pleine lune, parée de ses longs voiles blancs, elle se promènerait dans la cour ».
Les guerres de religion se succédant, au XVIe siècle, tout est en ruines, et ce n’est qu’au XVIIe siècle, époque de l’église catholique triomphante, que va être reconstruit le couvent désormais nommé couvent des Carmes. L’ordre des carmes est un ordre mendiant, alors il faut éviter la dorure et les fastes. Néanmoins, pour signifier sa monumentalité, la construction se fera quand même sur quatre niveaux de 22 mètres de hauteur et 40 mètres de longueur.
Au premier niveau le pressoir, la charbonnerie, au second niveau la prison (pour l’isolement). Au troisième niveau, un parloir, la cuisine, le réfectoire, la bibliothèque et des chambres d’apparat. Enfin au quatrième niveau, neuf cellules pour cette petite communauté, de neuf frères, voulue sans ordre hiérarchique.
Et pour particularité quatre grandes cheminées, toujours dans l’esprit de magnificence mais trois sont fausses, une seule est authentique avec pour seule raison qu’il fallait redonner de la majesté et de l’équilibre à l’architecture.
D’après les propriétaires, cette architecture monumentale cache encore bien des secrets qu’ils vont continuer à percer afin de poursuivre l’histoire passionnante de l’ancien couvent des Carmes du Guildo.