Trois morts, six blessés à Plouër
Trois Malouins sont décédés, samedi matin, après une perte de contrôle survenue juste avant le pont Chateaubriand. L’accident a aussi fait six blessés. L’un d’entre eux était encore dans le coma, mardi.
Trois morts, six blessés : c’est le terrible bilan de l’accident de la route survenu samedi 17 septembre à Plouër-sur-Rance. Il s’est produit sur la RN176, à l’endroit où la chaussée se resserre sur deux voies, juste avant le pont Châteaubriand. Une portion de Nationale réputée dangereuse et qui n’en est pas à son premier accident mortel *.
C’est là, donc, que circulait un véhicule – une Citroën C5 – avec six personnes à son bord, vers 5h30, dans le sens Dinan – Dol.
D’après les premiers éléments, le conducteur a perdu le contrôle de sa voiture – qui aurait percuté le talus de l’autre côté de la chaussée. Après quoi, elle a vraisemblablement fait des tonneaux, avant de s’immobiliser sur le toit sur sa voie d’origine. Un « suraccident » s’est alors produit : une Peugeot 207, qui suivait le premier véhicule dans dans le sens Dinan – Dol, n’a pu éviter le choc.
Deux des occupants de la C5 ont été éjectés sur la chaussée. Malheureusement, les secours n’ont rien pu faire pour eux, ni pour la troisième personne décédée retrouvée, elle, « pratiquement sous le véhicule ».
Ces trois victimes sont un homme d’une cinquantaine d’années, Noël Zugetta, son fils de 19 ans, Anthony, et un ami de la famille, âgé d’une cinquantaine d’années également. Les autres occupants ont été gravement blessés. L’un d’eux, un autre fils de la famille Zugetta, se trouvait encore entre la vie et la mort, en début de semaine.
Dans le second véhicule – où se trouvaient trois personnes, originaires du Gouray – c’est la passagère arrière, une septuagénaire, qui a été la plus grièvement blessée.
Pompiers et enquêteurs de la gendarmerie sont restés sur place toute la matinée. Et ce n’est qu’entre 13 heures et 14 heures que les services de la DIR Ouest ont pu rétablir la circulation, qui avait été déviée par le pont Saint-Hubert et le bourg de Plouër-sur-Rance, dans les deux sens.
L’émotion reste vive dans la communauté des gens du voyage de Saint-Malo, à laquelle appartient la famille Zugetta. Un chapiteau a été dressé sur le parking Paul Féval pour un rassemblement en hommage aux défunts.
Pour le parquet du tribunal de Saint-Malo, c’est une enquête complexe qui a débuté. « Nous n’avons pas encore de certitude absolument formelle sur l’identité du conducteur de la Citroën C5 », indiquait le substitut du procureur Ronan Leclerc, mardi, en fin d’après-midi. Des analyses de sang ont donc été pratiquées sur les six occupants. Elles sont complétées par des analyses ADN qui doivent permettre d’identifier avec certitude les positions de chacun dans la voiture. Celle-ci avait la particularité d’avoir son volant à droite, étant « un véhicule de fabrication anglaise », « parfaitement en règle ». Cependant, il n’était « pas homologué pour six places ».
Une fois les résultats des analyses ADN délivrés, « l’expert en accidentologie va faire son travail et il pourra nous donner, d’ici quelques semaines, le déroulé précis de cet accident dramatique », conclut Ronan Leclerc.
* Dernier tronçon à deux fois une voie sur la RN 176 qui relie la Bretagne à la Normandie, le pont Chateaubriand et ses accès voient passer en moyenne 23 300 véhicules par jour. Son doublement est un véritable serpent de mer, et il en est question quasiment depuis l’inauguration du pont en 1991. Il est désormais acté, mais les travaux (doublement de tout le tronçon, de l’échangeur de la Chesnais jusqu’à Plouër) ne pourront démarrer, au mieux, qu’après 2020. Une enquête publique sera réalisée en septembre 2017. L’ensemble du projet représente une enveloppe de 40 millions d’euros.