Le Petit Bleu

Victime d’une agression gratuite… ou pas

Ralph Hanschmann a été victime d’une agression au Carrefour City de la rue des Rouairies, à Dinan. Quatre hommes lui sont tombés dessus sans explicatio­ns.

- Pierre-Yves GAUDART

Ralph Hanschmann est un sportif, un costaud de 90 kilos, pas facile à impression­ner. Pourtant, il reconnaît qu’il a eu peur, jeudi dernier, dans les rayons de la supérette dinannaise. Voici son témoignage : « Il était aux alentours de 20h30. J’avais fini mon travail, à Pleudihen, et, avant de rentrer à la maison, j’ai fait un crochet par Dinan, pour m’acheter une bière. Au rayon boisson, un homme pas très grand, me dit « Pas si vite ». Je ne comprends pas, je me sers et me dirige vers la caisse mais quelqu’un me suit et me dit « Qu’est ce que tu fous là ? » Je n’en fais pas cas mais à la caisse, il me pousse, je me mets en position de défense et aussitôt, plusieurs hommes me sautent dessus. Ils me mettent le tee-shirt par-dessus la tête, je tombe à terre et les coups pleuvent, partout, sur le visage, dans le dos, la tête, etc. Cela m’a semblé durer une éternité mais j’ai fini par me relever et me suis remis en position de défense car j’ai pratiqué le judo et le jiu-jitsu. Il y avait plusieurs personnes dans le magasin qui me défendaien­t mais uniquement verbalemen­t. Je comprends que ce n’était pas facile d’intervenir. Un chef de rayon s’est cependant placé à mes côtés et les coups ont cessé. Je me souviens aussi qu’un des agresseurs a tendu un billet vers la caisse en disant « On n’est pas des voleurs ». J’avais le visage en sang mais je ne me rendais pas bien compte. Le chef de rayon m’a emmené à l’arrière du magasin pour me nettoyer. Les gendarmes sont arrivés et m’ont dit de venir déposer plainte le lendemain. »

Tout seul aux urgences

Ralph Hanschmann est formel : c’est par ses propres moyens qu’il est allé aux urgences, récupérant sa voiture où se trouvait, heureuseme­nt une paire de lunettes, les siennes ayant disparu, lors de l’agression qui lui a coûté aussi sa montre, désormais cassée. Il ne se souvient pas que les gendarmes lui aient proposé de faire venir les pompiers. Ce qui offusque des membres de sa belle famille : « Il aurait pu faire une hémorragie interne. » A la brigade, cependant, le capitaine Poirier assure que ses hommes ne procèdent pas ainsi.

À l’hôpital, un anti-douleur lui a été donné avant qu’il ne soit mieux examiné. Verdict : une côte cassée, des hématomes, des cicatrices. Une plaie au genou, occasionné­e probableme­nt par les bris de verre d’un pack de bière que les agresseurs ont laissé tombe. Il a fait l’objet d’une interrupti­on temporaire de trois jours.

Départ en trombe

Le lendemain, il a déposé plainte à la gendarmeri­e. Il est aussi revenu à la supérette où « un responsabl­e » l’a reçu « avec sympathie. Il m’a montré les images de vidéosurve­illance, c’est impression­nant ». De ce que croit savoir Ralph Hanschmann, ses agresseurs sont repartis en trombe à bord d’une C3 Picasso dont les plaques d’immatricul­ation seraient fausses. Ou plutôt « mal notées » selon la gendarmeri­e qui « enquête ». Ralph Hanschmann et ses proches ne sont pas loin de penser que les quatre hommes étaient peutêtre là pour un coup et que son agression ne serait alors pas si gratuite. Contacté, le directeur de la supérette, Dominique Orhant, ne veut « faire aucune déclaratio­n ».

Certes, des témoins disent que le véhicule s’était garé n’importe comment dans la rue des Rouairies ; qu’un homme était resté à bord ; que les trois autres sont entrés bruyamment dans le magasin et qu’ils ont importuné deux autres personnes avant de s’en prendre à Ralph Hanschmann qui était entré entre-temps. Mais ce n’est sans doute pas la méthode la plus discrète pour un casse… Pour les gendarmes, c’est bel et bien d’une agression gratuite dont il est question.

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