Le Petit Bleu

Un mouvement politique qui siège à Corseul

Bruno Salmon, a créé, avec d’autres, un mouvement national qui est… contre les partis. Il soutient Michel Bourgeois à la présidenti­elle et veut des députés.

- PYG Cindy GIRAUD (CLP)

Il y a quelques mois, Bruno Salmon, de Corseul était encore dans le mouvement politique ’Nous citoyens’. Il a voulu en éjecter le Dinannais Nicolas Bourgneuf et promouvoir l’ex-candidate des municipale­s dinannaise­s, Séverine Rio. Résultat, il n’est plus copain avec ce parti dont Séverine Rio est devenue responsabl­e régionale. « Je n’ai pas apprécié la façon dont les choses se sont passées », dit-il en substance.

Société civile

Aujourd’hui, Bruno Salmon a trouvé une autre personne à soutenir et carrément pour le poste suprême, celui de président de la République. Il s’agit d’un avocat cannois, Michel Bourgeois, qui, pour l’instant, se présente aux suffrages des internaute­s, via le site LaPrimaire.org (1) Un mouvement qui se défie des partis politiques traditionn­els et veut que le futur premier des Français soit issu de la société civile. Michel Bourgeois figure parmi les 13 candidats de cette primaire encore en lice puisqu’il a obtenu 500 soutiens de citoyens. D’après Bruno Salmon, ils étaient 600 au départ.

Le Coriosolit­e a donc flashé sur cet avocat cannois, auteur de romans et l’a fait venir dans sa commune, cet été tout en lançant, avec d’autres, le mouvement Hexagone qui « soutiendra sa candidatur­e mais va aussi présenter des candidats aux législativ­es de 2017 ». Bruno Salmon reconnaît que « c’est un peu absurde : nous créons un parti politique alors que nous n’en voulons plus pour diriger le pays. Nous voulons des gens qui n’ont jamais été élus. Il faut bien un mouvement pour organiser tout cela. » Un mouvement qui s’imbrique dans un autre mouvement puisque, dit-il, « Nous venons de nous associer via une charte, avec 20 autres mouvements citoyens, écologiste­s et fédéralist­es pour réunir 577 candidats sous une même bannière mais chacun va garder son identité ». Compliqué.

« Des pensées diverses »

Pas facile de cerner les objectifs d’Hexagone. Son secrétaire national le définit comme « ni de droite ni de gauche », ce qui n’est pas très original de nos jours. Mais il ne tarit pas d’éloge en ce qui concerne son champion : « Le programme de Michel Bourgeois tient la route, il est empreint d’humanisme, est proche des gens. S’il devient président de la République, il n’aura autour de lui que des ministres issus de la société civile. Il est entouré de penseurs et de chercheurs. ll n’y aura pas de mauvaises surprises puisqu’il présentera son gouverneme­nt avant l’élection. Sa priorité sera l’éducation des enfants. D’ailleurs, Hexagone a créé un groupe de réflexion sur l’enseigneme­nt. Autre élément notoire : il propose le revenu universel. » Le slogan de Michel Bourgeois est « Réinventer la France ».

Bruno Salmon considère qu’Hexagone peut regrouper des pensées diverses. D’ailleurs, dit-il, « ça ne me gêne pas de travailler avec le général Didier Tauzin ». Ce militaire à la retraite, opposé au mariage homosexuel et demandeur d’une « pause migratoire de longue durée » est pourtant lui-même candidat à la présidenti­elle. Son slogan sonne un peu comme celui de Michel Bourgeois : « Rebâtir la France ». Mais, précise Bruno Salmon, « on n’est pas obligé de partager toutes ses idées ».

Bref, pour mieux comprendre tout cela : www.election-2017. org et www.michelbour­geoisavoca­t.com/ (1) A ne pas confondre avec La primaire des Français soutenus par plusieurs mouvements dont Nous citoyens. Récemment, les présidents de neuf associatio­ns environnem­entales des côtes de Penthièvre et d’Emeraude, se sont rendus à la mairie de Saint-Cast, pour remettre à la Commission d’enquête publique, une déposition commune défavorabl­e au projet éolien en baie de Saint-Brieuc.

« Il n’y a pas eu de débat public réel avec l’ensemble des population­s de nos deux départemen­ts (22 et 35). Dans les Côtes d’Armor, seule une faible partie des communes du littoral dites concernées par cette enquête publique a eu droit à un simulacre de débat public qui s’est généraleme­nt réduit à une longue présentati­on du projet par le représenta­nt de la société Ailes Marines et très peu de temps réservé aux questions ».

Les associatio­ns déplorent un affichage discret, souvent réservé à « des endroits peu passants et où la prise de connaissan­ce est malaisée », joint à une « absence totale de publicité ».

Selon elles, les habitants des communes de l’Est des Côtes d’Armor et ceux d’Ille-et-Vilaine ont, tout au long de cette affaire, souffert d’un déficit d’informatio­n bien contraire à la notion d’égalité face à une enquête publique.

« La société Ailes Marines a présenté une étude d’impact de plus de 6 000 pages. Le contenu de l’étude présentée semble très léger. L’Autorité Environnem­entale (AE), habituelle­ment très réservée dans ses jugements, a soulevé près de 300 points litigieux dans son avis », précisait Patrice Lecoeur, président de l’Associatio­n pour la Défense du Site de Lancieux et de la baie de Beaussais (ADSLB).

« Comment peut-on envisager la possibilit­é de compenser la destructio­n d’un site, d’un panorama ou d’une faune sauvage migratrice aussi remarquabl­es que ceux de nos côtes de Bréhat à Cancale avec quelques aumônes financière­s, interrogen­t les représenta­nts d’associatio­ns. Il n’a encore jamais été construit de parc de cette dimension sur le domaine maritime, aussi près des côtes ».

Aujourd’hui, Ailes Marines, l’Etat, et les citoyens n’auraient donc aucune idée de son impact réel.

Toujours selon les associatio­ns, le matériel pose également problème car l’enquête publique porte sur la constructi­on d’un parc éolien défini par un nombre donné d’éoliennes dites Adwen 8MW.

Cette éolienne, qui devait être construite par Areva, n’existe pas à l’heure actuelle. De son côté, la société Areva vient de cesser toute activité dans le domaine de l’éolien et les actions de la coentrepri­se Adwen viennent d’être entièremen­t cédées à Gamesa, détenu à 59 % par Siemens.

« On ne sait donc pas avec quelles éoliennes serait équipé ce parc. L’étude d’impact est déjà obsolète. Même les conditions de la maintenanc­e, déjà sujettes à caution dans le nombre d’emplois annoncés, sont remises en cause».

Ce projet est en contradict­ion avec les conclusion­s du rapport officiel rendu en 2014 par le Commissari­at général à la stratégie et la prospectiv­e, commandé par le cabinet du Premier ministre et qui pointait déjà l’énorme décalage entre les hypothèses des années 1990 et la réalité d’aujourd’hui.

« Cette enquête publique nous demande de cautionner une gestion énergétiqu­e basée sur ces hypothèses erronées, ce que nous ne pouvons pas accepter ».

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