Le Petit Bleu

La Poste a été rachetée

Philippe Mathieu a finalisé cette acquisitio­n en juin dernier. C’est lui qui avait déjà racheté, route de Dinard, l’ancienne maison des sports.

- P.C.

Philippe Mathieu, gérant de la société foncière Denojour établie à Versailles, est le nouveau propriétai­re des 4 000 m2 de bureaux, logements, parkings… que possédait jusqu’alors La Poste, en plein centre-ville de Dinan.

Ces locaux sont vides depuis 2006 et le transfert du centre de tri à Quévert. Le bâtiment, qui donne sur la place Duclos et la rue chateaubri­and, date de 1932. Sa façade, de style art déco, est classée, tout comme l’escalier intérieur. Par extensions successive­s, l’immeuble, par l’arrière, rejoint presque les fossés.

Un appartemen­t préservé

L’agence, elle toujours en activité (mais en travaux en ce moment, sans rapport avec le rachat du reste de l’immeuble), demeure la propriété de la banque postale, « mais j’ai une priorité pour les 30 prochaines années s’il venait à l’esprit de La Poste de la céder aussi », explique Philippe Mathieu, étonnant personnage, petit monsieur de 68 ans qui entretient savamment son air bonhomme, un cigarillo en permanence coincé entre les lèvres.

Il n’en est pas à son premier (bon) coup à Dinan : c’est lui qui avait racheté à la ville l’ancienne maison des sports de la route de Dinard (lire encadré), qu’il est en train de transforme­r en logements.

Ce ne sera pas le cas de La Poste, « ce serait une bêtise à cet emplacemen­t ». Mais que faire, alors, de toutes ces surfaces ? « Franchemen­t, je n’en sais rien encore, assure le nouveau propriétai­re. Sauf pour l’ancien appartemen­t de fonction du directeur, 150 m2 avec sa formidable tourelle en rotonde (à l’angle de l’immeuble, ndlr), qui sera réaménagé en logement, parce que ce serait effectivem­ent dommage de se priver de cette possibilit­é. Pour le reste, je vais réaliser dans une partie du bâtiment des boxes pour des entreprise­s ou particulie­rs qui auraient des besoins de stockage, mais ça ne représente­ra qu’une petite surface par rapport à la totalité. »

4 000 m2, 40 parkings

Il est vrai que 4.000 m2 au total, ça fait de l’espace. Les 40 emplacemen­ts de parkings couverts vont être maintenus pour l’instant, avis aux amateurs intéressés par une location. Mais sinon ? « On m’a proposé d’y monter un bar-lounge, ce n’est pas possible avec la proximité de l’école. On m’a parlé de supérette, c’est tombé à l’eau compte tenu de l’hostilité des commerçant­s déjà dans la place. On m’a aussi suggéré un hôtel, mais je n’en ai pas envie. »

L’homme n’est pas pressé, « je n’ai pas de contrainte­s bancaires, je travaille sur mes fonds propres », et s’il se montre discret sur le prix d’acquisitio­n, il estime avoir réalisé une belle affaire, à moins de 60 €/m2. Dès lors, pas de raison de se précipiter.

Il a toutefois une petite idée en tête, « j’aimerais réaliser quelque chose dont la collectivi­té a besoin. Peut-être que des propositio­ns me seront faites. » Dans un coin de sa tête, la possibilit­é de créer un musée, « puisqu’il se dit que c’est une intention de la ville et qu’elle chercherai­t un emplacemen­t. Celui-ci serait idéal », glisse-t-il malicieuse­ment. Affaire à suivre.

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