Tiphaine Coupel repart en Haïti, l’île dévastée
Sapeur-pompier volontaire à Dinan, l’infirmière de 47 ans s’est envolée pour la deuxième fois vers l’île des Caraïbes, cette fois touchée par l’ouragan Matthew. Elle s’y était déjà rendue après le tremblement de terre de 2010.
Pas particulièrement le goût de se mettre en avant. Non, si Tiphaine Coupel n’hésite pas à inviter la presse pour évoquer sa mission (en cours) en Haïti, ce n’est pas pour que l’on parle d’elle mais plutôt de l’association Pica 22, pour Pompiers International Côtes d’Armor, dont elle est membre. Mais dont les caisses se vident.
Une association « qui a pour ambition de porter secours et assistance aux pays victimes de catastrophes naturelles ou humanitaires », composée de pompiers « professionnels, volontaires, médecins ou infirmiers, en activité ou à la retraite, qui ont décidé de mettre bénévolement leur expérience et leur savoir faire au service des autres », ainsi qu’on peut le lire sur le site internet de Pica 22.
Des dons pour Pica 22
« Nous sommes une organisation indépendante qui ne fonctionne qu’avec des dons. Nous prenons sur nos fonds propres les billets d’avion et l’achat du matériel nécessaire à notre intervention, que l’on achète le plus souvent sur place pour diminuer nos coûts de fret. Là-bas, je paierai moi-même mes repas, et on se débrouille pour se loger. Pour ces missions, nous sommes totalement détachés du corps des sapeurs-pompiers », qui soutient toutefois l’action de Pica, « le Sdis 22 nous a mis à disposition un véhicule pour rejoindre Paris et l’aéroport de Roissy. »
D’où Tiphaine Coupel s’est envolée voilà une semaine et pour 15 jours avec trois autres de ses camarades de Pica 22, volontaires et bénévoles pour cette mission, à laquelle se sont rattachés deux autres pompiers de la Drôme et deux autres de Normandie, d’associations similaires, « et avec qui nous sommes habitués à travailler. Nous formerons une équipe composée d’un médecin, deux infirmiers et cinq sapeurs-pompiers. »
Une première équipe de Pica22 avait été envoyée en Haïti dans les jours qui avaient suivi le passage de l’ouragan Matthew, « les dégâts et par conséquent les besoins sur place sont tels que nous avons décidé d’envoyer une relève », dont fera donc partie la Dinannaise.
Mission : dans le secteur de Jérémie, ville à la pointe sud-ouest de l’île, veiller à la potabilisation de l’eau et gérer un dispensaire itinérant pour prodiguer des soins à des populations que les premiers secours n’avaient pas encore pu atteindre quand Tiphaine et ses camarades étaient sur le point de monter dans l’avion. « Sur place, notre travail est coordonné par un chef de mission de notre association, qui répond à la demande de l’administration locale. Nous agissons aussi en lien avec le ministère français des Affaires étrangères. »
C’est la troisième fois que Tiphaine Coupel se rend en Haïti. Après le tremblement de terre de 2010, elle y était allée en 2011 et en 2013 du côté de Jacmel, « on y a construit un dispensaire en dur, qui pour partie va être utilisé pour une école d’infirmiers. Les besoins de formation sont importants là-bas », explique la sapeur-pompier volontaire au centre de secours de Dinan et infirmière à l’hôpital Saint-Jean-de-Dieu, qui bénéficie de l’entier soutien de ses collègues de travail, « à l’hôpital, ils m’ont facilité les modifications d’emploi du temps tout comme à la caserne les changements de garde. »
En 2014, Tiphaine Coupel avait aussi rejoint les Philippines après le passage du typhon Haiyan. Il lui est difficile d’expliquer son engagement, « ça me semble naturel, normal. Utile surtout. Même si sur place on a le sentiment qu’on n’est pas grand-chose. Mais c’est justement grâce à la superposition de toutes ces initiatives prises par les différentes associations humanitaires que l’on parvient à mener des opérations, au final, de grande envergure.