Le collectif plouérais plus que jamais mobilisé
Alors que l’Etat est en train de démanteler la « jungle » de Calais, où vivaient, dans des conditions déplorables, des milliers de migrants, le collectif plouérais d’aide aux réfugiés est plus que jamais mobilisé. En novembre 2015, il s’était constitué dans le but d’accueillir une famille de réfugiés sur le territoire communal.
Environ 130 sympathisants en font partie aujourd’hui, avec un noyau dur d’une trentaine de bénévoles. « Âgés de 25 à plus de 70 ans, issus de milieux socioprofessionnels divers et variés, ces bénévoles se rejoignent autour de valeurs humanistes et de solidarité. »
Pour Françoise Gicquel, membre du collectif, il s’agit simplement « d’agir en tant que citoyens ». « Il en va de notre dignité, aussi, de tendre la main et de regarder ce qui se passe à notre porte. »
En moins d’un an, le collectif n’a pas chômé, en lien avec celui qui s’est aussi monté à Plélan-le-Petit, et l’association Utopia 56. « Dix-sept points de collecte organisés en l’espace de quatre mois sur la place du bourg de Plouër ont permis d’acheminer 16 m3 de produits (textiles essentiellement) au coeur de la jungle de Calais. »
Un jeune Syrien accueilli
Aujourd’hui, l’objectif ultime du collectif se concrétise, puisqu’un jeune Syrien est hébergé dans la commune. Avec le soutien de la municipalité, cette arrivée a été soigneusement préparée, par différents groupes de travail. « Il ne s’agissait pas d’accueillir un réfugié à Plouër pour se donner bonne conscience, il fallait pouvoir l’accompagner dans la durée », insiste Jean-Marie Clément, autre membre fondateur du collectif.
Au-delà de l’hébergement dans une famille plouéraise, le jeune réfugié a par exemple besoin d’aller à Rennes où se font les différentes démarches administratives ; il faut lui donner des cours de français. L’important est, aussi, qu’il ne se sente pas isolé. Jean-Marie Clément constate avec bonheur qu’une « intelligence collective » se met en oeuvre pour l’accompagner, grâce aux compétences diverses des membres du collectif.
La Bretagne doit accueillir 600 migrants venus de la « jungle », répartis dans différents centres d’accueil et d’orientation. Celui de Cancale héberge ainsi 49 personnes, majoritairement de nationalité soudanaise. Pour sa part, le collectif plouérais se tient prêt à répondre aux besoins « en lien avec des associations rennaises comme ’d’Ici ou d’ailleurs’ ».