Le Petit Bleu

« Laissez-nous notre caserne !»

Après l’annonce surprise d’un projet à Ploubalay, les élus de Saint-Jacut-de-la-Mer ont réaffirmé leur souhait de garder la caserne des pompiers sur leur territoire.

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Le sujet de la caserne des pompiers, qu’Eugène Caro, maire de Ploubalay a proposé de faire construire près de Carrefour Market, sur ses terres (lire Le Petit Bleu du jeudi 3 novembre) a été abordé jeudi soir par les élus. Un accord de principe était demandé aux élus jaguens sur la « relocalisa­tion de la caserne à Saint-Jacut » et ce point a commencé par une petite séance photo : celle du 1er corps de sapeurs-pompiers de la presqu’île, datant de 1936.

80 ans d’histoire

« Saint-Jacut a une histoire vieille de 80 ans avec ses pompiers… Ces trois dernières années, plus de 1.000 interventi­ons ont eu lieu », a indiqué Claire Emberson, maire, rappelant que Saint-Jacut était depuis le début de la mandature au chevet de l’avenir de la caserne.

« Nous avons eu 14 réunions à ce sujet, avec le terrain au Sud de la commune, aux Bourgneufs, convenant pour l’implantati­on de la future caserne. Le centre communal d’action sociale a cédé ce terrain pour l’euro symbolique à la commune ». Est ensuite venu le temps de la recherche de financemen­ts « tous les partenaire­s étaient alors d’accord pour la répartitio­n » et, le 11 octobre 2016, Saint-Jacut confirme auprès du service départemen­tal incendie et secours (Sdis) son intention de construire aux Bourgneufs.

Patatras avec l’annonce de Ploubalay. « Les pompiers n’ont pas été interrogés, nous n’avons pas été informés de cela » souligne Claire Emberson. Bernard Hesry, adjoint, résumera l’avis partagé de tous les élus dans un plaidoyer pour le maintien de la caserne dans la presqu’île.

« C’est quoi cette embrouille ? » : ce sera la première remarque de l’adjoint en apprenant la décision de Ploubalay. Il analyse cette décision en tenant compte des éléments dont il dispose. « Claire Emberson et Jacques Roux ont travaillé sur ce sujet, participé à des réunions sans qu’aucune décision n’ait été prise par ceux qui en avaient la responsabi­lité ». L’adjoint revient sur un fait troublant : le 22 septembre lors d’une réunion du syndicat du Frémur pour présenter les travaux sur les réseaux d’eau potable de la 46e tranche.

« Le représenta­nt de Ploubalay annonçait qu’il fallait tenir compte du nouveau centre de secours qui serait implanté derrière Carrefour Market, pour prévoir l’alimentati­on. Pour qu’elle telle demande soit faite au syndicat, je ne pense pas que seul Eugène Caro ait pu en être à l’origine, et que des réunions parallèles existaient bien, en dehors de nos représenta­nts. Quel mépris à l’égard de nos élus et par extension pour notre commune ! »

Bernard Hesry poursuit : « Tout aussi méprisable est l’attitude de ceux qui, des services de l’Etat et du Sdis, quel que soit leur rang dans la hiérarchie, se sont fourvoyés dans un tel procédé. C’est ce que j’appelle de la malhonnête­té intellectu­elle, c’est à se demander si l’informatio­n circule au sein du Sdis… » Bernard Hesry souhaite des noms et, justement, il en cite, des noms « mais ceux-là méritent que nous les respection­s ». Il liste ainsi tous ceux qui ont fait l’histoire de la caserne jaguine et adresse en conclusion un message aux « responsabl­es de cette situation », leur demandant un tant soit peu d’humanité et de respect pour leur engagement et leur dévouement pendant toutes ces années. « Abandonnez votre projet et renoncez à vos intérêts personnels : laissez-nous notre caserne ! »

C’est à l’unanimité que les élus se prononcero­nt pour la relocalisa­tion de la caserne à Saint-Jacut.

Réunion en sous-préfecture

Une réunion a eu lieu vendredi 4 novembre à la sous-préfecture au sujet de la caserne des pompiers « la balle est maintenant dans le camp du Sdis, qui fera part officielle­ment de sa préférence par courrier » résume l’une des personnes présente à cette réunion.

« C’est quoi cette embrouille ? » « Quel mépris à l’égard de nos élus »

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Le 1er corps de sapeurs-pompiers de Saint-Jacut, en 1936 avec pour chef de corps l’adjudant Ménard.

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