Le Petit Bleu

Comment ça marche ?

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Le principe.

C’est la différence de niveau de l’eau entre les deux côtés du barrage qui permet le fonctionne­ment des turbines et donc la production d’électricit­é (et non la vitesse du courant comme pour les hydrolienn­es en pleine mer).

Par exemple, quand la marée a atteint son niveau le plus haut, les vannes du barrage mobile et les sas des turbines sont fermés. Ainsi, lors de la marée descendant­e, le niveau d’eau côté Rance reste au plus haut, pendant qu’il descend côté mer. Les vannes sont ouvertes quand est atteint un différenti­el d’environ 4 mètres.

Les turbines de l’usine peuvent fonctionne­r dans les deux sens, c’est-à-dire à marée descendant­e et montante. 80 % de l’électricit­é produite l’est à marée descendant­e.

Par ailleurs, le barrage est dit « perméable », entendez par là qu’il laisse passer la plupart des êtres vivants marins. Les poissons, mais aussi des gabarits un peu plus gros comme les dauphins ou les phoques. Le fameux L9 par exemple.

Cependant, si les poissons arrivent sans doute à se faufiler entre les pales des turbines (qui tournent à la vitesse de 93 tours à la minute, sachant que le diamètre de l’hélice est de 5,30 m), les mammifères marines empruntent plus sûrement les vannes du barrage mobile ou les écluses.

Le fonctionne­ment.

L’un des avantages de l’usine marémotric­e, c’est que l’énergie qu’elle produit est prédictibl­e, ce qui est assez rare. En effet, le rythme des marées étant bien connu, on peut savoir longtemps à l’avance combien d’électricit­é sera produite telle ou telle semaine.

L’usine est entièremen­t automatisé­e depuis 1988 et l’exploitati­on se pilote depuis la salle de commandes. Il assez est étonnant de voir que le visage de celle- ci n’a pas beaucoup bougé depuis cinquante ans. Elle présente ainsi un visage assez désuet dans notre époque du tout numérique. « On va remplacer ces équipement­s dans les années à venir, pour les mettre au goût du jour » , signale tout de même Michel Allemand, le directeur de l’usine.

Aujourd’hui, c’est un programme informatiq­ue hebdomadai­re qui gère l’usine, qu’il faut donc piloter depuis la salle des commandes et non à distance, comme cela a pu être le cas par le passé.

Le travail des trente technicien­s de l’usine va consister à venir arrêter les machines, mettre en place les consignes au niveau de la salle de commande, et assurer la maintenanc­e des équipement­s.

La sécurité.

A cause des courants importants générés lors des phases de production, la sécurité autour du barrage est primordial­e. Une zone interdite de 300 m à toute navigation a été matérialis­ée par des bouées rouges. Un filin a aussi été placé pour bloquer en dernier recours des embarcatio­ns.

Par ailleurs, une surveillan­ce 24h/24 est assurée par l’éclusier de service (ils sont six à se relayer). Outre les traditionn­elles jumelles, il dispose de caméras infrarouge et thermique, notamment pour la visibilité de nuit. En cas d’intrusion dans la zone interdite, des alarmes s’activent.

« On peut envoyer un message d’évacuation si l’on découvre une embarcatio­n dans la zone interdite. Si personne n’est à bord, on envoie un message au Cross corsen qui prévient les pompiers ou la SNSM » , explique l’un des éclusiers.

Les intrusions sont assez fréquentes. S’il y a un coup de vent, il arrive souvent que des embarcatio­ns rompent leurs amarres et se retrouvent dans le filin. « Nous avons aussi souvent des plongeurs, des pêcheurs ou des baigneurs. Ainsi que des utilisateu­rs de paddle ou de canoë. Lors des grandes marées, il y a aussi une forte affluence de pêcheurs à pied qui s’approchent souvent trop près ».

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