Pour 25 ans d’extraction
Henri Thébault et Rance-Environnement sont à l’origine d’un plan sur 25 ans pour un dragage régulier des sédiments de La Rance. Aujourd’hui, le Dinannais a bon espoir de le voir aboutir, depuis la fronde des élus du bord de Rance et le changement de gouvernance de l’association COEUR (comité opérationnel des élus et des usagers de la Rance) Emeraude qui a obtenu une table ronde avec le ministère de l’Environnement en juillet dernier. « On est passé de la décision de pas prendre de décision à la probabilité de prendre une décision », ironise-t-il. L’autorisation pourrait même tomber juste avant la date anniversaire du barrage, le 26 novembre.
Le fameux plan sur 25 ans propose une extraction d’environ 100.000m3 par an. L’association Coeur Emeraude a commencé le travail en aménageant une lagune (1), à Saint-Samson sur Rance, près de l’écluse de Lyvet, pour laisser décanter les vases avant de les épandre sur des terres agricoles. C’est ce que faisaient autrefois les paysans pour remplacer la chaux, diminuer l’acidité du sol, etc. Il faudra aussi trouver d’autres débouchés à cette vase ( matériaux d’isolation, briques de construction, pistes cyclables, remise en état de terrains qui ont souffert, etc.) si elle parvient à changer de catégorie qui est celle des boues de station d’épuration !
Comment financer cette extraction sur 25 ans évaluée à 45M€ ? Pour Rance-Environnement, EDF et L’Etat n’ont qu’à s’arranger. « Après tout, le premier verse une redevance au pot commun du second, sans que le moindre centime serve à l’entretien de l’estuaire. » Pour l’association, l’effort financier n’est pas si considérable « Cela correspond à 3 centimes d’euros supplémentaires du MWh produit (sur un coût global de 50€ contre 82€ pour de l’éolien terrestre). »
(1) C’est EDF qui est propriétaire des huit hectares accueillant les lagunes de décantation et finance à 80 % l’ensemble du projet évalué à 1,5M€.