Tout un quartier à repenser
Quel sera le visage du quartier de la gare dans les prochaines décennies ? Cela fait un an que la Ville se penche sur la question, via une étude de programmation confiée à l’Atelier Ruelle. Le dernier conseil municipal a été l’occasion d’en débattre.
Ce qui semble acquis.
- Le Musée du Rail à valoriser. La Direction régionale des affaires culturelles, qui a fait évaluer ses collections, atteste qu’il abrite des pièces uniques en France. Le Musée, dans l’aile gauche du bâtiment de la gare, est donc à mettre en valeur. La Ville va accompagner « sa montée en gamme ».
- Il faut dégager la perspective sur le bâtiment de la gare. Il est inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques. La Ville a demandé son classement et veut en faire un point d’attraction touristique. Actuellement, des arbres en bouchent la vue depuis la rue Kitchener. En même temps que l’aménagement du parvis, la requalification du trottoir Sud de la rue Deroyer sera engagée, ce qui permettra de mieux relier la gare, à pied, au quartier de l’Europe.
- L’ancienne halle aux marchandises conservée. Elle revêt elle aussi un « intérêt patrimonial » (notamment sa charpente). Par contre, ses parois pourraient disparaître pour en faire un lieu ouvert, qui « accueillerait des activités culturelles au sens large », note Odile Miel-Giresse, adjointe à l’urbanisme.
- Le stade Maurice Benoist et sa piste d’athlétisme maintenue au même endroit. Ceci pour une raison simple : elle est utilisée par de nombreux scolaires, qui peuvent s’y rendre à pied. Ce choix fait, indique le maire Didier Lechien, « on va pouvoir donner le feu vert à Dinan Communauté », qui a prévu une enveloppe de travaux 900.000€. Reste à savoir quand ils commenceront…
Ce qui reste à préciser.
- Les stationnements. Le Conseil régional conditionne son aide financière à la création de places de stationnement gratuit pour les usagers du rail. Est évoquée l’option d’un parking silo (aérien), près du bâtiment de la gare.
- De meilleures connexions Nord Sud. C’est le point épineux du quartier : le franchissement des voies de chemin de fer. L’élargissement du passage à niveau est compromis par les exigences de sécurité formulées par la SNCF. La construction d’une passerelle au-dessus des voies est bien évoquée, mais son coût - plusieurs millions d’euros - semble lui aussi prohibitif. La minorité, par la voix de Michel Forget, invite pourtant à examiner « sérieusement » cette option. Yannick Hellio, adjoint aux travaux, regarde plutôt à proximité du futur siège de Dinan Communauté, pour envisager une voie souterraine qui rejoindrait la rue Bertrand Robidou. Bref, le sujet reste ouvert.
Ce qui fait débat.
- Une nouvelle voie longeant le stade Maurice Benoist côté Est. Cette voie, partant de la rue du capitaine Hesry vers la rue Robidou, est préconisée dans l’étude de l’Atelier Ruelle. Elle faciliterait l’accès à l’équipement sportif. Mathieu Jouneau, adjoint aux sports, est « réservé » sur la création d’une route si près du stade. Didier Déru semble du même avis.
- La rue Robidou remise en double sens. Annie Merdrignac estime que le sens unique avait permis de résoudre en partie l’engorgement au passage à niveau. Jean Gaubert (opp.) ne trouve pas opportun non plus de « ramener plus de voitures » près d’un équipement - le stade Maurice Benoist - fréquenté par beaucoup de jeunes.
- Un nouveau plan de circulation. C’est ce que réclame la minorité, à plus grande échelle, puisqu’il s’agirait de mettre en sens unique les rues Thiers, Carnot, Kitchener et Rouairies pour faire un « grand giratoire ». « Pas plus emballée que ça » par le projet présenté, elle demande que la Ville « s’implique résolument dans une politique de mobilité alternative à la voiture individuelle ».
- Les tribunes du stade Maurice Benoist. D’après l’étude, elles sont « à réhabiliter ». Mais Jean Gaubert estime qu’il faut les examiner de près, « car tout ce qui a été construit en sable de mer peut s’avérer dangereux, c’est d’ailleurs pour ça que le collège de Plancoët a été démoli ». Didier Lechien va dans son sens : « Ma conviction, c’est qu’il faut les mettre par terre. » Cela permettrait d’ouvrir la perspective sur le stade depuis la rue Robidou. Avant de construire de nouvelles tribunes de l’autre côté ?
A plus long terme.
- Le cinéma près du stade ? L’étude projette un « pôle de loisirs », avec stationnement, en lieu et place du stabilisé qui se trouve au nord du stade Maurice Benoist. Ce pourrait être l’occasion pour le cinéma Emeraude de quitter la route de Dinard. « L’idée semble germer, commente le maire. Mais cela ne se ferait pas avant 2022. »