Le Petit Bleu

Un film sur Camille Claudel tourné au Saint-Jean

De février à mai 2017, le réalisateu­r Gilles Blanchard va poser sa caméra dans l’établissem­ent. D’autres actions sont prévues pour destigmati­ser la psychiatri­e.

- Xavier BIZOT (CLP)

« J’ai décidé de prendre le contre-pied des films précédents. Je vais attester de sa pathologie en m’appuyant sur des archives historique­s. » Le réalisateu­r Gilles Blanchard, connu pour son film Tête d’or, sorti en 2008, avec l’actrice Béatrice Dalle, a décidé de poser sa caméra au sein de l’hôpital SaintJean-de-Dieu. En effet, ce lieu va être le théâtre du tournage du prochain long-métrage du réalisateu­r breton, consacré à Camille Claudel, figure de l’art mais aussi de la psychiatri­e au siècle dernier.

Si Saint-Jean-de-Dieu sera le cadre du tournage du film, patients et personnels de l’établissem­ent seront également présents dans ce film où le rôle principal sera tenu par Dominique Hubin, à qui le réalisateu­r redonne sa chance après vingt ans d’absence sur les plateaux. Gilles Blanchard souhaite que quelques patients de SaintJean-de-Dieu, puissent participer au travail technique et au montage du film. La sortie du film sur Camille Claudel, produit par Paolo Branco, est prévue en 2018. « La réalisatio­n de ce film sera une très bonne chose, cela va destigmati­ser la psychiatri­e » estime Bernard Bertazzo, responsabl­e qualité des soins à l’hôpital.

C’est ainsi que dans ce cadre, mardi dernier, en partenaria­t avec Émeraude Cinémas, le centre hospitalie­r de Dinan et Saint-Brieuc, a co-organisé la première édition du cycle cinéma hors les murs. Le film projeté, l’Odyssée, a rassemblé hormis les spectateur­s habituels, 80 patients de l’hôpital Saint-Jeande-Dieu. « Cette manifestat­ion sera renouvelée une fois par trimestre avec les patients des hôpitaux et sera toujours ouverte au public » indique Bernard Bertazzo.

Depuis un an, Gilles Blanchard se rend à Saint-Jean-deDieu, une semaine par mois, afin de mieux appréhende­r « cette psychose qui est une maladie spécifique ». Il travaille en compagnie de Susanna Bardsley, art-thérapeute au sein de l’établissem­ent, sur des ateliers de sculpture et autour du théâtre en faisant travailler les patients autour de l’émotion, du corps et de la voix. De ces ateliers, six courts-métrages reprenant des titres d’oeuvres de Camille Claudel, dont les scénarios ont déjà été définis sont en cours de tournage au sein de l’établissem­ent et en ville. Lors de la prochaine projection dans le cadre du cycle ’cinéma hors les murs’, prévue le 31 janvier prochain, le premier des six courts-métrages sera donc diffusé avant le film choisi par les patients.

Une exposition sur les travaux des patients sera visible au sein du cinéma le jour de cette projection. Mardi, la projection du film L’Odyssée s’est terminée par une petite animation pensée par Susanna Bardsley. Tout le monde a reçu un petit bateau en papier, façon origami et a noté un mot dessus, symbolisan­t une émotion, un sentiment, une cause, tels que émouvant, triste, la mer, écologie, ou encore aventure humaine. Chaque spectateur a ainsi pu dire son mot à l’assemblée pour conclure cette première expérience à laquelle Gilles Blanchard a participé avec un certain plaisir.

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Ilona Weinans, chargée de programmat­ion à Emeraude Cinémas, Gilles Blanchard, le réalisateu­r, Susanna Bardsley, art-thérapeute et Bernard Bertazzo, responsabl­e qualité des soins à l’hôpital.

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