La crêpière dans le dernier Teulé
Dans son dernier livre, l’écrivain consacre une courte nouvelle à Nathalie Harre, crêpière à Saint-Cast-le-Guildo. Où son franc-parler… fait causer !
Nathalie Harre, crêpière castine, occupe une page et demi dans le dernier livre de Jean Teulé - « Comme une respiration… ». C’est peu, mais amplement suffisant pour marquer les esprits. La courte nouvelle dont elle est l’héroïne a bien fait rire l’animateur Laurent Ruquier, qui l’a d’ailleurs évoquée sur le plateau de « On n’est pas couché » où Jean Teulé était récemment invité.
« Moi aussi j’ai réfléchi. C’est complet. »
Mais qu’a-t-elle donc, la patronne de la « Régal’ette », pour retenir ainsi l’attention ? De la répartie et du caractère, si l’on en juge par l’anecdote rapportée par l’écrivain. Confrontée à des gens attablés qui lui répètent « on réfléchit » au lieu de passer commande, puis se lèvent pour aller voir les menus ailleurs, elle leur répond, quand enfin ils se décident à manger à « la Régal’ette » : « Moi aussi j’ai réfléchi. C’est complet. »
Aujourd’hui, des clients s’amusent à pasticher sa réplique. « Ils appellent en disant, ’on a réfléchi, on vient manger’ », sourit Nathalie. Jean Teulé, qui a une résidence à Saint-Cast-le-Guildo, avec sa compagne, Miou-Miou, est un habitué de cette petite crêperie située boulevard Duponchel. Nathalie y assure le service, Dominique, auréolé du titre de « meilleur crêpier des Côtes d’Armor 2016 », est en cuisine. Après dix ans en Normandie, le couple a son affaire à Saint-Cast depuis six saisons. Et avait eu l’occasion de confier quelques anecdotes à l’écrivain, qui, après avoir écrit sur « des horreurs », planchait sur un nouveau livre fait d’histoires vraies, drôles et positives.
Grâce à la plume enlevée de Jean Teulé, on devine en Nathalie une femme qui ne s’en laisse pas conter. Les habitués disent d’ailleurs que cela lui ressemble « énormément ». Mais ça ne veut pas dire qu’elle envoie bouler les clients régulièrement. « Ce n’est pas dans ses habitudes, confirme Dominique, mais comme tout le monde, il y a des moments où elle a besoin d’extérioriser ! »
Elle ne prend pas de détours
L’intéressée en parle franchement : « Je suis assez ’cash’ d’une manière générale. C’est mon tempérament, je ne prends pas de détours. Parfois, ça paye, parfois ça me porte préjudice ! J’adore mon métier et mes clients, mais j’ai décidé de leur parler sur le même ton qu’eux. Dans 95 % des cas, ça se passe très bien… » Elle l’avoue sans mal, les commentaires anonymes et tout puissants sur Internet, ça l’énerve. « Les clients ont le droit de dire ce qu’ils pensent… et pas nous ? Avant on était jugé sur la qualité de la cuisine ; maintenant, on est critiqué parce qu’on ne peut pas accueillir des grandes tables. On veut se faire respecter, c’est tout. » Nul doute que les lecteurs de Jean Teulé la respecte déjà, la patronne de la « Régal’ette » !
« Comme une respiration… » de Jean Teulé. 17,50€. Editions Julliard.