Église paroissiale ou église princière ?

Pour construire une église il faut des deniers. Un document écrit témoigne des sources financières du chantier de 1489 à 1539. Ainsi apprend-on que d’un côté sont récoltés : les aumônes des dinannais (de 4 à 30 sous) ; les collectes auprès des soldats français et allemands, des pèlerins ; des quêtes sur les foires et les marchés ; les revenus de la Fabrique ; des dons de bois et de nourriture pour les chantiers ; des dons suite à l’Honneur de poser la première pierre par des notables ; un tronc posé près du chantier. Mais la majeure partie des fonds récoltés pour la construction de l’église provient du mécénat princier. Ce dernier prend toute son ampleur sous François II, le dernier duc de Bretagne. Jean II de Rohan, le fondateur de la nouvelle église Saint-Malo donnera 557 livres pour l’achat des terrains, puis 200 livres pour les premiers travaux. Ensuite, il s’acquittera de 200 livres par an pendant 10 ans (Notons au passage que le noble percevait 20 000 livres par an en 1480 et bien plus après). Autres généreux donateurs Anne de Bretagne et Louis XII qui donnèrent 1 200 livres en tout. Puis François Ier paiera 25 écus d’or en 1527 et 120 livres tournois par an pendant 10 ans aussi. (NDLR : Afin de comparer les deux sources financières majeures, rappelons qu’un sou = 1/20e de livre). Quant à l’Église dans tout ça, elle n’apparaît jamais dans les transactions de la construction de l’église Saint-Malo. Ainsi peut-on parler d’église princière…