Des fissures dans le rempart reconstruit
L’utilisation d’un brise roches pour installer des lampadaires serait à l’origine du problème. La Ville redoute que l’édifice récemment rénové soit fragilisé.
Les travaux de reconstruction du rempart, rue du général de Gaulle, sont presque achevés. C’est la promenade de la Duchesse Anne, à son sommet, qui fait l’objet des dernières attentions. Mais les voici quasiment stoppés à la suite de ce qui semble une maladresse causée par une entreprise chargée d’installer des lampadaires, le long de l’édifice.
La faute au brise roches ?
Pour réaliser des trous dans le rocher sur lequel s’assoie une partie du mur, des employés ont utilisé un brise roches dont les vibrations auraient causé des fissures (ou plutôt des microfissures car elles ne sautent pas aux yeux) et la fracturation de quelques pierres de moellon mais aussi de la roche porteuse. Pour le maire, Didier Lechien, l’usage de cette machine est « inconscient, car on sait le rocher friable sur tout ce secteur ». Et sa crainte, c’est de voir l’édifice, récemment restauré, fragilisé par ce « malheureux incident ». Il s’agit donc maintenant « d’établir les responsabilités et d’éviter une procédure contentieuse qui pourrait durer des années », estime le maire.
D’où vient le problème ?
Le sujet, évoqué jeudi soir, en conseil municipal, a suscité quelques explications de Jean Gaubert. Le conseiller municipal d’opposition est en effet président du Syndicat Départemental d’Energie, qui avait la maîtrise d’ouvrage de ce chantier confié à une société de la région. « Dans un premier temps, l’éclairage public était envisagé sur le trottoir mais il est étroit et encombré de réseaux. De plus, son positionnement n’aurait pas permis de bien éclairer la promenade de la Duchesse Anne. En rapprochant les mâts le plus possible du rempart, cela permettait aussi le passage des personnes à mobilité réduite. » Cela dit, Jean Gaubert estime que les employés « ont pris l’initiative d’utiliser le brise roches sans en informer leur direction ». Et encore moins la Ville.
Pour autant, il reste circonspect sur l’origine des fissures : « Elles sont situées en hauteur, loin de la base du rocher. Le problème ne peut-il pas provenir du séchage des joints du rempart ? », avance-t-il. Il promet cependant que « s’il y a responsabilité de notre part, j’assumerai », déclare-t-il.
D’ores et déjà, la société qui a réalisé les excavations dans le rocher les a rebouchées avec du béton. C’est aussi elle qui prend en charge les 5.316€ du test pratiqué lundi dernier, dans l’attente de l’établissement des responsabilités (voir l’encadré).