« La ville peut emprunter à nouveau »
Dinan se désendette et peut profiter des taux bas pour emprunter et investir. Mais, repète le chef de l’opposition, Bruno Bertier, cela aurait pu être fait bien avant.
C’est la règle, avant de voter les budgets primitifs (vers mi-février a priori), les élus débattent des orientations budgétaires. En préambule de ce débat, jeudi soir, Véronique Bonnefond, conseillère déléguée aux Finances, a mis en avant « un taux de réalisation très important des dépenses d’équipement, de l’ordre de 89% ». Quant aux dépenses de fonctionnement, « elles sont conformes aux prévisions ».
Mais ils demeurent, selon elles, plusieurs inconnues concernant le budget 2017 à mettre sur pied : « Un pacte financier et fiscal doit être conclu entre la Ville et la future Dinan Agglo. Cela aura un impact sur la fiscalité de la Ville. » Le montant des aides de l’Etat et les subventions et concours sollicités auprès des partenaires habituels ne sont pas davantage connues. A titre indicatif, l’Etat a réduit sa dotation à Dinan de 751.000€ en quatre ans.
La Ville compte néanmoins « accentuer sa politique d’investissement ». Elle va dégager des moyens supplémentaires, notamment en mettant en place une comptabilité analytique au 1er janvier 2017 au sein des services municipaux et en renforçant le service Achat Public pour rationnaliser les dépenses.
Désendettement
D’autre part, sa dette est en « fin de vie ». Dans la période 2014-2016, il n’y a pas eu d’emprunt nouveau, ce qui a permis un fort remboursement du capital restant dû. Ainsi, la dette par habitant passera de 761€ par habitant à 598€, en 2017 (la moyenne nationale est de 970€). « La capacité de désendettement serait de l’ordre de 3,5 années. Alors que cinq ans est déjà une bonne tendance », selon Véronique Bonnefond. La Ville s’estime donc en mesure « d’emprunter et de profiter des taux fixes encore attractifs ».
Quelques investissements
Elle compte investir entre 4 et 4,5 millions d’euros dont 2 millions seront financés par l’emprunt et 30% par des subventions. Parmi ceux-ci, beaucoup de travaux déjà en cours comme la salle Robert Schuman, les quartiers prioritaires, la restauration du château et sa scénographie, le projet quartier de la gare, etc. Dans les nouveautés : des équipements pour la jeunesse, l’aménagement des réserves du musée ; la rénovation du choeur des religieuses ; la vidéoprotection.
Pas assez d’investissement pour l’opposition
Pour Bruno Bertier, « la Ville n’a pas à se satisfaire de ses 89% d’investissements réalisés vu la faiblesse de leur volume. Avec Dinan Communauté qui n’affiche que 40% de réalisés, notre territoire prend du retard alors qu’il aurait pu emprunter davantage en raison des faibles taux d’intérêts, en vigueur depuis plusieurs années. Aujourd’hui, qui s’endette s’enrichit ». Pour le socialiste, « c’est normal que la dette baisse, puisqu’on n’emprunte pas ». Didier Lechien le dément, forcément : « Nous avons investi 5M€ en 2016, nous sommes dans la moyenne supérieure de ce que font les villes de notre dimension. » L’opposant récuse aussi le fait que, selon Véronique Bonnefond, Dinan n’ait pas augmenté ses impôts depuis des années : « Vous l’avez fait l’an dernier, en supprimant l’abattement général, c’était un impôt déguisé. » Pour Bruno Bertier, le budget qui se profile pour 2017 ne diffère pas de ceux des autres années : « Il n’a rien de révoltant mais nous pensons que d’autres orientations sont possibles pour Dinan. »