Le Petit Bleu

Les élus ne sont pas pour l’ouverture du dimanche mais…

Jeudi soir, les élus ont débattu de l’ouverture des commerces 12 dimanches par semaine avant l’eventualit­é d’une extension à toute l’année.

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« La Ville a engagé, depuis le printemps dernier, une demande de classement en zone touristiqu­e auprès de la Région pour être en phase avec Dinard et Saint-Malo dont les commerces peuvent ouvrir tous les dimanches de l’année », a rappelé Olivier Bobigeat, élu en charge du commerce. La procédure n’a pas encore abouti (une étude d’impact est nécessaire) mais les commerces peuvent déjà ouvrir 12 dimanches dans l’année au lieu de cinq depuis la loi Macron. L’associatio­n Dinan Territoire Commerçant demande les dimanches : 15 janvier, 2, 16, 23, 30 juillet, 6, 13 et 20 août ; 3, 10, 17 et 24 décembre.

Le sujet sans faire polémique a suscité de nombreux commentair­es. Bruno Bertier (opp) a rappelé que « les commerces peuvent ouvrir tous les dimanches qui leur chantent tant que cela n’inclut pas les salariés. 12 jours, cela ne me choque pas mais si l’on en vient à 52 dimanches, comme le prévoit la loi en zone touristiqu­e, ça me dérangera. Ce n’est pas ma conviction de la vie de famille. Dès lors que l’on rentre dans ce type de société, on casse ce qu’est culturelle­ment la France. »

Une fois n’est pas coutume, Charles Pasino, élu de la majorité est sur la même ligne : « A ma grande confusion, je suis d’accord avec M. Bertier », a-t-il fait rigoler l’assemblée.

Didier Déru estime que c’est une question qui dépasse les clivages politiques : « Il y a des salariés qui demandent à travailler le dimanche. Ce n’est pas forcément ma conception, mais il faut l’entendre. Des gens aiment bien faire leurs courses le dimanche. »

Anne-Sophie Guillemot (majorité) a assumé son côté centriste : « En tant que prof de français, j’ai toujours dit qu’il vaut mieux savoir conjuguer le verbe être qu’avoir. La société de consommati­on prend trop de place. Mais je me dis aussi que des salariés sont d’accord pour travailler le dimanche et que cela intéresse notamment les étudiants. Si les commerces ont nécessité à ouvrir le dimanche, c’est bien parce que la société a changé. »

Remarque de Jean Gaubert (opp) : « Ce que les gens dépensent le dimanche, ils ne le dépensent pas un autre jour. D’autre part, ce sont souvent les retraités qui font leurs courses le dimanche parce qu’ils rencontren­t du monde. Même si Dinan, ce n’est pas Plancoët, n’oublions pas que Leclerc et Hyper U ont plié la toile au bout de quelques semaines, en se rendant compte que l’ouverture ce jour-là, n’était pas rentable. » L’ancien député veut bien 12 dimanches « mais pas plus ».

Olivier Bobigeat a souligné que « les 7 à 800.000 visiteurs qui viennent à Dinan chaque année y voient les magasins fermés le dimanche et vont alors sur la côte ».

Didier Lechien ne se dit pas non plus un « acharné » du travail dominical mais il constate que « les villes voisines (SaintMalo et Dinard) sont une concurrenc­e pour Dinan. On me demande souvent pourquoi les touristes ne peuvent profiter de commerces ouverts le dimanche. Quant aux travailleu­rs, c’est difficile de juger leur ressenti, cela semble partagé. »

Stéphanie Missir et Michel Forget (opp) ont voté contre l’ouverture demandée par Dinan territoire commerçant ; Charles Pasino s’est abstenu.

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