Dinan croûle sous les demandes
Depuis décembre dernier, les cartes d’identité ne sont plus délivrées que dans 25 communes du département. Dinan plie sous la demande et a dû doubler les délais d’attente, passant ainsi d’un à deux mois.
Avant le 1er décembre, toutes les communes de France étaient habilitées à délivrer les cartes d’identités. « Pour des questions de sécurité (lutte contre le terrorisme et le grand banditisme, consommateurs de faux papiers), l’Etat a décidé, à titre expérimental, de confier cette tâche aux communes disposant de personnel formé et équipées de stations biométriques qui servaient jusqu’à présent à la réalisation des passeports », explique Gilles Robert, directeur général des services de la Ville de Dinan.
Désormais, ces stations biométriques qui permettent de relever les empreintes de chaque doigt, d’enregistrer les photos d’identité et de numériser tous les documents papiers nécessaires à la constitution des passeports, servent donc aussi aux cartes d’identité, permettant ainsi de les sécuriser davantage.
4.000 cartes prévues cette année
Mais Dinan s’est vite retrouvée confrontée à une forte demande : « Les petites mairies habilitées ne sont souvent ouvertes qu’à mi-temps. Les usagers s’adressent alors à nous car les demandes peuvent être faites dans n’importe quelle ville, quel que soit son lieu d’habitation », explique Bernard Lagrée, adjoint chargé des affaires générales. Dinan qui délivrait, grâce à son personnel de l’Etat civil, 2.000 passeports par an, doit y ajouter 4.000 cartes d’identité, au rythme où c’est parti. « Rien que sur l’ensemble des communes de l’ex-Dinan Communauté, 3.400 sont émises chaque année », précise l’élu.
Une charge financière
D’après Gilles Robert, la souspréfecture a constaté que la station biométrique la plus sollicitée du département est celle de Dinan. Logique, les plus grandes collectivités disposent de plusieurs équipements. La Ville a donc demandé une 2e station : elle sera prioritaire à cet égard.
Mais pour faire face à la demande, « il a aussi fallu recruter une 7e personne pour soulager l’équipe de l’Etatcivil et, dans les semaines à venir, l’accueil de la mairie va être totalement revu pour que ce service dispose de plus d’espace et puisse accueillir les usagers de façon plus discrète avec un sas d’accès. La barre de confidentialité récemment installée, n’y suffisait pas. Un local est même prévu pour accueillir la (les ?) station biométrique », précise Gilles Robert.
Forcément cette nouvelle charge de centralité a un coût pour la Ville : « Une personne en plus, c’est 35.000€ annuels auxquels s’ajoutent donc les investissements alors que les 3/4 des demandeurs de cartes d’identité viennent des communes extérieures ainsi que les 2/3, des demandeurs de passeports. C’est donc au contribuable dinannais de supporter cela alors que nous ne percevons qu’une subvention de 5.000€ de l’Etat. Nous allons demander aux communes habilitées du secteur si elles veulent bien élargir leur amplitude horaire d’ouverture », annonce Bernard Lagrée.
Lire également en page 22 le trouble que cela occasionne dans les petites communes.