« Les plus gros employeurs recrutent »
Le nouveau président de l’antenne dinannaise de la Chambre de commerce et d’industrie se dit optimiste. Et voit des signes tangibles de reprise de l’activité.
Lors de la cérémonie des voeux de la CCI, vous avez mis en avant un certain nombre de chiffres que vous avez présentés comme autant d’indicateurs positifs ?
Oui, notamment que notre chambre de commerce et d’industrie de Dinan, en 2016, a enregistré 448 créations d’entreprises, pour seulement 196 cessations. Et ce nombre de cessations est en net recul par rapport à 2015, année où l’on en avait compté 57 de plus. Autre chiffre intéressant : les effectifs salariés ont augmenté de 2,33 % sur la même période.
Faut-il y voir les signes d’une possible reprise économique ?
En tout cas, cela marque une vraie dynamique. On le ressent aussi parce que globalement, les résultats des entreprises sont en progression. Parallèlement, moins de sociétés sont en difficulté. La confiance revient chez les patrons, ce que corrobore la reprise des investissements. Et on voit le bâtiment qui repart. Vous évoquez aussi une progression des effectifs salariés…
Il y a eu et il va y avoir des recrutements massifs dans certaines entreprises : Sagemcom à Taden, Laïta à Créhen. Armor Méca, à Pleslin-Trigavou, est passé de 80 à 140 personnes en à peine cinq ans. Il y a des projets d’agrandissement chez Kermené. Parmi les gros employeurs, aucun n’a perdu de l’emploi, et certains espèrent même en créer de nouveaux. Et il ne faut pas oublier qu’à côté d’entreprises en vue comme Cordon ou Loc Maria, entre autres, on a des entreprises plus petites qui se développent, qui dans leur domaine sont très pointues, comme Saméto à Dinan ou Effitech à Taden. Dans le domaine du luxe, je pourrai citer aussi Renouard à Plancoët.
Et pourtant, le taux de chômage (9,5 %) est l’un des plus élevés de la région…
Oui, et c’est un paradoxe, quand on sait que des entreprises peinent à recruter, souvent, en outre, dans des métiers qualifiés : Godard, à La Landec, cherche des mécaniciens mais peine à en trouver, idem pour mon entreprise, JPF Industries, qui cherche des électriciens, comme Saméto pour les soudeurs. Il existe une inadéquation entre les besoins des entreprises et la main-d’oeuvre disponible, un décalage entre les profils recherchés et les formations localement proposées.
Un mot sur la méga intercommunalité nouvellement constituée : Dinan Agglomération.
Cette nouvelle entité, pour notre économie locale, doit être l’occasion de mettre en place des moyens et des structures. Cela doit permettre de fédérer. D’être cohérent et efficace. C’est une chance. Comme celle d’avoir, par nos zones d’activité, des capacités d’accueil importantes. C’est un préalable indispensable à la venue de nouvelles entreprises, et donc à la création d’emplois.