QUESTIONS À C. MALFILÂTRE
Vous avez soutenu un mémoire de thèse de Doctorat à l’université de Rennes 1, sur le thème de ’l’élaboration d’une méthodologie analytique d’identification des pierres naturelles de construction’. Quels ont été les applications à votre travail ?
Grâce à ma thèse de doctorat, le Centre Technique des Matériaux Naturels de Construction (CTMNC) a mis au point une méthode scientifique permettant de déterminer de manière indiscutable l’origine d’une pierre. La précision est telle que l’on peut discerner deux pierres calcaires provenant d’une même carrière mais de bancs différents.
Comment ça marche ?
À la manière de l’ADN chez les êtres vivants, chaque pierre possède une signature interne unique. Elle permet, à condition d’avoir les bonnes clés de décodage, d’en connaître précisément l’origine. Trouver ces codes et en faire une méthode d’analyse facile à mettre en oeuvre, a été le but de ma thèse de doctorat. Cette étude développe différentes méthodes d’identification (pétro-géochimie et/ou magnétisme) de pierres de construction de types granitique (Silverstar du Tarn, Rose de La Clarté, Gris Bleu de Louvigné et Bleu de Lanhélin) et sédimentaire (calcaire de Comblanchien), afin de pouvoir en certifier la provenance. De manière univoque, elle individualise ces pierres de construction françaises de potentiels concurrents commerciaux.
Mais à quoi cela sert-il vraiment ?
Cet outil, réclamé par les professionnels de la filière, est particulièrement précieux pour garantir aux maîtres d’ouvrage que la pierre qui leur a été livrée est conforme à l’échantillon contractuel ou à l’origine annoncée. Ainsi, de nombreux litiges devraient être réglés voire à l’avenir évités.