Serge Rivallan a construit sa propre imprimante 3D
Il a tenu son entreprise d’électroménager et d’électronique - adresse bien connue des Matignonnais et toujours située en bas de chez lui - jusqu’en 2000. Serge Rivallan, 72 ans, est passionné de recherche et de nouvelles technologies. Inventeur, il est notamment à l’origine du cadran du marché aux porcs.
« Je me suis formé à l’électronique au tout début des années 60 à Saint-Brieuc. J’ai eu la chance de démarrer avec toutes les nouveautés de l’électronique ; la télévision, la machine à laver se démocratisaient, explique Serge Rivallan. Un avantage énorme. Quand j’ai commencé à travailler pour mon patron, il n’avait qu’un seul téléviseur de placé ! Il m’a embauché à la condition que je me mette à l’électricité en bâtiment. J’ai donc suivi six mois de cours. »
Sa passion pour l’électronique lui donne vite la possibilité de mettre ses talents en pratique lorsqu’on lui demande de réfléchir et de construire un système pour vendre les porcs en regroupant les marchands.
« Ce système devait permettre de vendre les animaux aux enchères, précise Serge. Le premier cadran, breveté en 1973, était une sorte de grande horloge, avec une aiguille qui fonctionnait à rebours. Nous avions installé ce premier système dans une salle de classe à Lamballe. »
Cette première collaboration avec le monde agricole devait en amener d’autres alors que l’agriculture commence à s’intensifier. Cette fois Serge Rivallan est sollicité pour la création de boîtiers de régulation pour l’automatisme des élevages. Nouveau dépôt de brevet.
Passionné de recherche et irrémédiablement séduit par ce qui n’existe pas encore, Serge cherche constamment des solutions. Une fois fait, il passe à autre chose. « Nous avons provoqué la nouveauté, toujours essayé d’être en avance, mais une fois que ça marche, il faut que je passe à autre chose. Je n’ai jamais cherché à exploiter plus que ça mes trouvailles et à faire de l’argent. »
Serge a finalement l’opportunité de redémarrer seul une activité et choisi de ne garder que la partie électronique. L’informatique, les premiers magnétoscopes et les lecteurs laser lui offrent un parfait terrain pour ses recherches.
« Nous avions une clientèle de proximité à cette époque. Les clients venaient se renseigner sur les nouveautés », poursuit l’inventeur qui a par exemple solutionné le problème de stries et autres rayures des anciens postes de télévision en créant un filtre.
Antenne camouflée
À l’écoute de ses clients, Serge invente également une antenne parabolique dissimulée dans un rocher en composite.
« Les gens trouvaient ces antennes très moches, j’ai donc réfléchi à une façon de les rendre plus esthétiques en les camouflant. Et ça marchait très bien » !
Serge a par ailleurs travaillé sur des appareils d’écoute téléphonique pour la Gendarmerie et se passionne pour l’automatisme. Un talent qu’il met aussi à profit de l’association des Amis du passé en Pays de Matignon. L’ange qui parle lors des animations de fin d’année à la chapelle Saint-Germain, c’est lui. Il a par ailleurs conçu l’animation d’une des crèches.
Le chercheur a maintenant à l’esprit un robot de tonte pour la pelouse et rêve de fonder un club de passionnés.
« J’aimerais beaucoup transmettre à des jeunes, peut-être à ceux qui s’intéressent aux filières techniques, souligne Serge qui a construit sa propre imprimante 3D. Pour la faire fonctionner, j’ai adapté un logiciel de fraiseuse qui contrairement à l’imprimante 3D retire de la matière au lieu d’en déposer. J’ai donc en quelque sorte réécrit le langage. »
Quand il n’est pas occupé dans son atelier, Serge pratique la pêche en mer, mais l’électronique c’est décidément son dada !
« Une fois que ça marche, je passe à autre chose »