On pose les fondations
En juin, les conseils municipaux de Dinan et Léhon voteront ou pas l’union. Alors les élus multiplient les réunions et les citoyens sont invités à contribuer au projet.
Questionnaire. La semaine dernière, les habitants des deux communes ont reçu un dépliant répondant par anticipation, à quelques questions que peut susciter ce projet de ville nouvelle. Dans le document également, un questionnaire et une page vierge pour faire état de leurs suggestions. Un petit couac : certains exemplaires sont passés à la trappe. « Ils ont parfois été encartés avec de la publicité et ont fini à la poubelle sans être lus. Et les 7.500 boîtes aux lettres des deux communes n’ont pas toutes été approvisionnées à cause de l’étiquette ’Stop pub’. Or, ces documents sont assimilables à des bulletins municipaux, ils auraient dû être livrés » , regrette Stéphanie Méal, première adjointe au maire de Léhon, qui avec Cyrille Desramé, adjointe chargée de la culture à Dinan, anime le groupe de réflexion sur la communication. Matinées fonda
trices. Six groupes ont ainsi été mis en place pour échafauder un projet de territoire. Lors de « matinées fondatrices » , les élus des deux communes planchent sur des thématiques aussi diverses que : identité et communication, prospérité, proximité, moyens, services à la population, cadre de vie, infrastructure et sécurité, sport et association. Pas de référendum. Des sujets auxquels les citoyens sont invités à participer via le questionnaire mais aussi les deux réunions publiques à venir (1) « Nous souhaitons que cette idée d’élus devienne un projet citoyen » , précise Cyrille Desramé. Pourquoi, alors, ne pas avoir organisé un référendum ? « Parce qu’en définitive cette méthode participative associe davantage les habitants qu’un simple oui ou non. Nous leur demandons de coconstruire
le projet. »
L’Arlésienne. La semaine dernière, les élus avaient pu éplucher une centaine de retours de leur questionnaire. La question des transports en commun revenait souvent : « Les citoyens veulent pouvoir circuler en bus sur les deux territoires. » Mais le sujet pour évident qu’il soit, relève désormais de Dinan Agglomération, qui gère cette compétence transport. Globalement, les réponses se montrent plutôt favorables à l’idée de ce grand Dinan. Encourageant pour les élus qui savent que les réfractaires sont en général plus mobilisés. « Certains font remarquer que c’est l’Arlésienne » , sourit Cyrille Desramé. « Une nonagénaire souligne même que cela fait 50 ans qu’on en parle » , ajoute Stephanie Méal. Dinan sur Rance. Parmi les inquiétudes légitimes, les questions de fiscalité mais le dépliant veut désamorcer plu- sieurs craintes. « Les impôts évolueront à la hausse ou à la baisse de façon marginale » , explique Corentin Poilbout, directeur de cabinet du maire de Dinan. Une affirmation contredite par quelques élus… eux-mêmes recontredits. (Lire page suivante).
Quant au nom, le mystère plane. Les deux communes garderont le leur en tant que villes associées ce qui rassurera les plus attachés à leur « identité » . Mais un autre toponyme chapeautera le tout. Pas question de Dinan-Léhon. Mais le mot Rance pourrait apparaître dans la future dénomination. Dinan sur Rance ? Le sujet sera sûrement en débat parmi les élus même si les deux équipes municipales, oppositions et majorités, semblent plutôt bien s’entendre. Cela vaut mieux : si l’union se fait, ils seront 56 (33 pour Dinan et 23 pour Léhon) à siéger ensemble à partir du 1er janvier 2018 jusqu’aux prochaines élections municipales
où le conseil sera ramené à 33 pour une population de 15.000 habitants environ. Quant aux autres
communes. Certes, on est loin du grand Dinan qui se rêvait avec Quévert, Taden et Lanvallay mais les deux communes précurseurs ne désespèrent pas de voir les autres voisines rejoindre le train de la ville nouvelle. On imagine quand même que beaucoup d’eau va couler sous le vieux pont de Léhon qui, est, rappelons-le, le « berceau de Dinan » .
(1) L’une organisée à la salle du Cloas Gastel à Léhon, mardi 28 mars, à 18h30 (animée par les Léhonnais) et l’autre salle Robert Schuman (34, rue Louise Weiss, dans le quartier de l’Europe), jeudi 30 mars à 18h30, animée par les Dinannais.