Tradior va faire rire Saint-Pôtan en Gallo
Saint-Pôtan Patrimoines, qui soutient notamment la restauration de l’église, a décidé de frapper fort en invitant les joyeux drilles de la troupe Tradior à venir jouer à Saint-Pôtan. Marie-Brigitte Bertrand, professeur d’anglais et Jean-Luc Oger, jardinier de profession, s’amusent avec bonheur à conter tous ces petits moments de la vie quotidienne en Gallo, une langue qu’ils aiment et pratiquent toujours avec respect.
Conteurs et chroniqueurs tous les week-ends sur France Bleu Armorique, lauréats de la Bogue d’or à Redon, premier prix au Kan ar Bobl de Pontivy, ils ont également obtenu plusieurs prix de création et d’interprétation.
« Je ne parlais pas du tout le Gallo, raconte Marie-Brigitte Bertrand, originaire de Trélivan et aujourd’hui installée à Saint-Méloir. Je m’y suis mise à 40 ans. Mes parents parlaient entre eux, mais jamais avec les enfants. J’ai intégré un club et là je me suis aperçue que c’était une madeleine de proust. J’avais beaucoup entendu et emmagasiné de choses. »
Pour Jean-Luc, l’acolyte depuis sept ans, c’est un peu la même histoire. Celui qui a très longtemps pratiqué le théâtre amateur avant de fréquenter l’atelier de Gallo de l’association « La Parbatte » - fondé par le conteur Daniel Robert - confirme que dans sa jeunesse, le Gallo, il ne fallait pas le parler.
« J’ai une petite anecdote qui remonte à une rédaction à l’école et que je raconte souvent. Au lieu d’écrire sieste, j’ai écrit mariénée. L’institutrice a entouré le mot et noté à côté que ce n’était pas français, raconte- t- il. Je baignais dedans, même si je ne prenais pas de notes. »
Pas de moqueries
Parebatte, qui organise des veillées chaque année, va permettre au duo de se lancer dans l’aventure. Marie-Brigitte propose à Jean-Luc d’organiser une surprise à Daniel Robert.
« Nous lui avons joué un extrait du Cid en Gallo. On nous a ensuite demandé de venir le jouer à Rennes, c’est comme ça que ça a commencé, ajoute Marie-Brigitte qui se cache également derrière les textes de Tradior. Nous avons nos personnages phares, Tiophile et la Boudette, mais également d’autres petits sketches très contemporains. Nous aimons mélanger les cultures et sommes contre les gens qui se moquent. Sur scène, c’est nous, notre quotidien, des chamailleries de couple, dans la voiture, au ski, ça peut partir de n’importe quoi, mais nous avons toujours une chute. »
Pour Tradior, le Gallo, c’est avant tout une langue qu’ils respectent. On l’aura compris, pas de costume, pas de sketches à la ferme non plus. « C’est notre façon de défendre le Gallo. »