Le Petit Bleu

Mathilde de Montségur est enlumineur

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Matilde de Montségur débute une carrière de décoratric­e de théâtre à Genève en Suisse, où elle oeuvrera 10 ans. Puis, elle poursuit par des décoration­s en trompe l’oeil. Lors d’une exposition de manuscrits enluminés à Genève, elle tombe sous le charme : « Comme j’aime l’histoire, l’enluminure m’a attirée. J’ai suivi des études à l’institut supérieur européen d’enluminure et manuscrit, l’ISEEM d’Angers puis j’ai effectué plusieurs stages avant de me lancer » explique l’artisan d’art.

Elle est « Enlumineur de France » depuis cinq ans ( ils sont une cinquantai­ne en France). Le métier d’enlumineur consiste à copier des pages de manuscrits avec motifs décoratifs (copies exactes ou interpréta­tions), des lettrines sur des poèmes, réaliser des antiphonai­res (pages de musique) au profit de particulie­rs, de musées, etc. Matilde de Montségur spécialisé­e dans l’enluminure des XIVe et XVe siècles, montrera son savoir-faire lors des JEMA à l’abbaye de Léhon. L’enluminure au fil des siècles Lancée vers le VIIe siècle, l’enluminure s’est développée jusqu’au XVe siècle sous diverses formes. « Chaque période a ses couleurs, ses styles et ses motifs de calligraph­ie » précise Matilde de Montségur. « Aux VIIe et VIIIe siècles, les couleurs sont très natu- relles avec présence du minium pour le rouge, et déjà la feuille d’Or, ainsi que du pastel d’origine végétale. La calligraph­ie est marquée par beaucoup d’entrelacs aux nombreuses symbolique­s, inspirées du livre de Kelles, un évangéliai­re. » Sous Charlemagn­e, qui souhaite que tout le monde puisse lire les écrits, naît le style appelé La Caroline, avec essentiell­ement du Latin.

Au XIIIe siècle, l’Eglise interdit les couleurs trop vives aux moines enlumineur­s : « Pas trop de frivolité autour des textes, de la feuille d’Or partout auxquelles s’ajoutent les couleurs rouge, bleu et vert. » Aux XIVe et XVe siècles enfin, la calligraph­ie est beaucoup plus légère, avec des miniatures très petites telles les livres sur la Bâtarde flamande, le Duc de Berry ou encore Anne de Bretagne. « À cette époque, tout est permis et les moines s’en donnent à coeur joie en se faisant plaisir. La peinture est réalisée avec de la colle de poisson », narre Matilde de Montsegur. En savoir plus : www.parch emindart et sur Facebook : matildener­id emontsegur

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Un des rares Enlumineur­s de France, Matilde de Montségur sera présente à l’abbaye de Léhon, avec des modèles de livres enluminés.

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