Hugues Bedel, la voix du rugby à l’accent breton
Passionné de rugby, il suit de près les résultats du R.C. Vannes, premier club professionnel breton. Et vient d’en commenter deux matchs pour une radio de Narbonne.
Son quotidien, ce sont les chantiers de construction, chargé du suivi des travaux pour le compte du cabinet d’architecte dinannais dont il est l’un des associés. « Mais s’il y a bien un autre métier que j’aurais aimé faire, c’est journaliste sportif » , se plaît souvent à répéter Hugues Bedel.
L’occasion lui a été donnée d’y goûter, invité par son pote « Bébel » à commenter pour Grand Sud FM, une radio de Narbonne, les deux rencontres de Pro D2 qui ont opposé Vannes au club de l’Aude cette saison.
Une anomalie dans l’ovalie
Le R.C. Vannes à ce niveau, c’est une anomalie dans l’ovalie, un sport dont l’élite s’est longtemps limitée au sud de la Garonne. Alors, quand le club morbihannais s’est invité voilà un an dans l’univers professionnel de la deuxième division du rugby, ce sont tous les amateurs de ce sport en Bretagne qui en sont devenus tout naturellement supporters. Dont Hugues Bedel. Qui avait coché en rouge sur son agenda la venue de Narbonne sur les bords du Golfe, ville où il a lié de longue date de solides amitiés rugbystiques, « grâce à un confrère du réseau des Architecteurs, Gilles Navarro », explique le quadragénaire.
Et parmi ces relations, celle avec une figure locale, Gilles Belzons, le fameux Bébel, restaurateur dans les halles de la ville, ancien joueur de rugby professionnel à Narbonne et Béziers, dont le père fut champion de France avec Narbonne dans les années 1970 du temps des Spanghero ou de Jo Maso, et dont le fils perpétue aujourd’hui la tradition familiale au poste de troisième ligne avec la pro D2 narbonnaise. Et qui en outre, donc, commente pour Grand Sud FM tous les matchs du R.C. Narbonne, y compris à l’exté- rieur.
Forcément, quand il s’est agi de trouver un « consultant » pour l’accompagner à l’antenne lors du match à Vannes, il a mis au défi son copain dinannais de s’installer au micro le temps d’un match. « J’ai eu beau lui dire que je n’avais jamais fait ça, il a insisté en me disant qu’il me guiderait et que ça se ferait tout seul », explique Hugues Bedel. Et ça l’a fait, malgré une certaine tension dans la voix à la prise d’antenne.
« Bon, consultant, c’est pas le terme. Parce qu’un consultant, c’est un ancien bon joueur, quelqu’un qui a des références, une légitimité technique, alors que je n’ai jamais été qu’un tout petit joueur au Rheu et au Rennes E. C. » , mais qui a su décrire avec enthousiasme les actions, les impacts, l’ambiance, en témoignent les extraits du direct qu’il avait mis sur sa page Facebook. Au risque pourtant de dérouter les auditeurs sudistes « avé » son accent du nord de la Loire, « mais sans doute qu’ils avaient été plutôt amusés d’entendre un Breton un peu chauvin raconter des conneries ». Vannes avait perdu (21 - 27). Mais y’aurait un match retour.
Vannes sauvé, reste Narbonne…
Il a eu lieu voici deux semaines. Et re-belote, le Dinannais l’a commenté à nouveau avec Gilles Belzons pour Grand Sud F.M. Beaucoup plus à l’aise cette fois-ci, l’apprenti journaliste a en plus endossé le costume du porte-bonheur, les Vannetais s’imposant à Narbonne (16-24), « et cette victoire a été décisive pour leur permettre de sauver leur peau à ce niveau. » Un maintien que les Morbihannais ont entériné vendredi soir dernier dans leur stade de la Rabine, face à Colomiers, sous les yeux, bien entendu, de Hugues Bedel, non plus en tribune de presse mais cette fois en tribune populaire.
Il ne lui reste plus qu’à croiser les doigts pour son autre club de coeur, le R.C. Narbonne, on l’aura deviné, club historique du rugby national, pourtant pas encore certain de se maintenir. « Y’a intérêt pourtant, parce qu’on a d’ores et déjà convenu avec Bébel et son directeur d’antenne qu’on recommencerait à commenter ensemble la saison prochaine les deux matchs. » Un petit plaisir dont ne voudrait pas être privé Hugues Bedel. C’est qu’il y prendrait goût, au micro.