La préoccupante souffrance psychologique
L’association Les amis du jardin s’occupe d’insertion des personnes en difficulté. Elle constate, au quotidien, la souffrance psychologique des personnes qu’elle prend en charge. Et met la main à la poche.
C’est la principale préoccupation des cadres du jardin de Cocagne : la prise en charge de la souffrance psychologique du personnel jardinier qui est actuellement soutenue uniquement par des fonds privés.
Parmi les outils originaux mis en place au 2e semestre 2016, la participation de trois thérapeutes qui ont pris en compte la souffrance de ces personnels : « Une séance chez un psychologue coûte environ 50 € non remboursables, somme impossible à débourser pour les jardiniers. Aussi, avec l’aide des fonds privés, nous cofinançons les séances en complément de la participation financière du bénéficiaire » explique Marie-Hélène Guitton.
Ainsi, Marie Perrin, psychologue du travail, a pratiqué cinq séances de thérapie courte sur trois patients, Thibault Vannier, Gestalt, a vu deux personnes et Valérie Maurice, méthode Arno Stern, a rencontré une personne. « Ces essais ont été concluants pour la réinsertion et l’orientation. Cette aide thérapeutique a pu être financée grâce aux 8 000 € perçus par l’obtention du 2e prix AG2R La Mondiale, sur le thème de l’innovation sociale, obtenu par les Jardins de Cocagne, raconte la directrice, lauréate du concours. Nous sommes contents d’avoir un début de réponse grâce à cette aide ponctuelle, mais quid de l’avenir ? C’est à l’État de prendre en charge ces problèmes ! ». Reprise de confiance en soi, dépressions allégées et des personnes à nouveau actives, sont au nombre des résultats de ces séances de psychothérapie.
400 paniers par semaine
Malgré ces soucis, l’association est fière de ses résultats d’insertion : « C’est notre principale mission et nous obtenons près de 75 % de sorties positives en 2016, grâce à un travail acharné de toute l’équipe de permanents et la mise en place d’outils ori- ginaux » se félicite Jean-Yves Horvais le président. Ces sorties dites dynamiques concernent : une femme de chambre en CDI 35 heures et une autre en CDD 3 mois, une employée en centre de vacances en CDD 6 mois, un commis de cuisine en CDD 4 mois, cinq jardiniers transférés vers les Champs Gourmands, une formation en BPREA (brevet professionnel de responsable d’exploitation agricole) et deux avancées dans leur parcours (logement, permis et compétences clés).
Autre satisfecit, l’approche des 400 paniers de légumes et fruits distribués hebdomadairement « Ce chiffre augmente régulièrement, mais il y a encore du potentiel » annonce Marie-Hélène Guitton, directrice du Jardin de Cocagne. Les 560 arbres fruitiers plantés sur les 800 prévus, devraient à terme, donner 10 kg de fruits chacun, en moyenne, et rapporter 8 700 € de recettes calculées pour 2017.
Projets 2017
Poursuite de la mission d’insertion pour 16 postes de jardiniers à 26 h, soit 12,2 équivalents temps plein. Poursuite de l’expérimentation de la prise en charge de l’aide psychologique qui est à pérenniser avec de nouveaux investissements. L’acquisition définitive du terrain de 5 ha des jardins de Cocagne toujours en cours de négociation, et qui pourrait aboutir en fin d’année, voire au début de 2018.