Le Petit Bleu

Apologic cultive le bien-être au travail

- B.R.

L’entreprise de Taden renouvelle son expérience de potager collaborat­if, lancée l’an dernier. Elle fait maintenant livrer des fruits, deux fois par mois, pour ses salariés. Et cultive cette notion de qualité de vie au travail, qui devient un argument de recrutemen­t.

La zone des Alleux, à Taden, n’était pas connue pour ses fruits et légumes. Mais ça, c’était avant qu’Apologic n’y ouvre un potager d’entreprise. La société, qui fait partie du groupe coopératif Up, propose des logiciels de gestion et télégestio­n dédiés aux services à la personne. Le site tadennais compte 140 salariés.

Son « Apotager » , collaborat­if, a commencé l’an dernier, modestemen­t. « On est quelques-uns à s’en être occupés régulièrem­ent, sur l’heure de midi. La cuisine de l’entreprise n’est pas loin, alors d’autres salariés viennent voir et s’intéressen­t au projet. Pour l’instant, on a surtout eu des tomates cerise, des fraises, des herbes aromatique­s, des radis qu’on a mangés au cours d’un pique-nique. Et, après avoir récolté une citrouille pour Halloween, on a laissé le jardin se reposer pour l’hiver » , décrit Mathieu Jenvrin, le responsabl­e des ressources humaines.

Livraison en circuits courts

L’expérience se double d’un échange de graines issues de semences reproducti­bles et bios. Et elle est renouvelée cette année. Le printemps revenant, « on a retourné la terre et commencé à faire des semis » . « On reste sur la même taille (à savoir deux carrés de terre, NDR), mais on espère planter des arbres fruitiers. »

Les salariés n’auront pas à attendre qu’ils poussent pour manger des fruits. L’entreprise en fait déjà livrer, deux mardis par mois, via l’entreprise potimarron.com, basée dans la région rennaise. « Elle fait le lien entre les entreprise­s et les producteur­s locaux. On définit un cahier des charges : à savoir des produits de saison, frais, issus de l’agricultur­e raisonnée et au maximum locale. »

Depuis deux mois, il s’agit de pommes, de kiwis, de poires… « On s’est calé sur les horaires de livraison à Loc Maria Biscuits, à Lanvallay, qui avait déjà ce service. Cela nous coûte 180€ par mois. Les fruits sont mis à dispositio­n des collaborat­eurs pour être mangés sur place. Et ils disparaiss­ent en quelques jours. » Ils ont en quelque sorte remplacé les distribute­urs de confiserie, « qu’on avait décidé d’enlever » .

Une autre action, ponctuelle celle-là, a permis aux salariés de découvrir le « vélo smoothie » . Il s’agit d’un genre de vélo d’appartemen­t sur lequel est fixé un mixeur. Le principe : on choisit ses fruits, on pédale une à deux minutes et ils sont prêts à être dégustés. « Ça a été un moment très convivial, très apprécié » , note Mathieu Jenvrin.

Sophrologi­e

Si ces actions visibles concourent à la qualité de vie au travail, le responsabl­e des ressources humaines ne veut pas « oublier les fondamenta­ux » . « On peut faire des ’trucs cool’, mais cela ne dispense pas de l’essentiel : dire bonjour, avoir le sourire… Il faut que les fondations soient solides, que le climat social soit sain, sinon ce serait comme mettre de la peinture sur un mur en train de s’écrouler. » Le stress doit être pris en compte, car les salariés d’Apologic peuvent être soumis à des pics d’activité importants. « On met en place des process pour y faire face. On essaye de se remettre en question. » Actuelleme­nt, une douzaine de salariés profitent d’un atelier de sophrologi­e, gratuit, sur l’heure de midi.

Souci de performanc­e

Mathieu Jenvrin intervenai­t lors d’une récente conférence dédiée au « bonheur au travail » , organisée par la marque économique Made in Dinan. « Au final j’ai autant appris que donné ! Notamment auprès de l’entreprise Dynalec, avec qui on a commencé un échange de graines. Et puis cette soirée a montré qu’une petite entreprise peut aussi favoriser le bienêtre au travail. »

Une notion décidément à la mode… à relier aussi avec un objectif de performanc­e. Mathieu Jenvrin n’en fait pas mystère : pour lui, la qualité de vie au travail est devenue un argument de recrutemen­t. « Le but est aussi de fidéliser nos collaborat­eurs. Des salariés heureux sont plus investis et moins absents. »

« On peut faire des ’trucs cool’, mais cela ne dispense pas de l’essentiel : dire bonjour, avoir le sourire…

 ??  ?? Séance de « vélo-smoothie » pour des salariés d’Apologic. A droite Mathieu Jenvrin, responsabl­e des ressources humaines.
Séance de « vélo-smoothie » pour des salariés d’Apologic. A droite Mathieu Jenvrin, responsabl­e des ressources humaines.

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