Le Petit Bleu

Pourquoi ce Christ attaché à un arbre ?

Pendant plusieurs jours, un Christ provenant d’un édifice religieux est resté attaché à un arbre, sur un terrain de Plumaudan.

- Pierre-Yves GAUDART

Une lectrice nous a fait part de la présence de ce Christ peint sur un terrain en cours de reboisemen­t, en bordure de la départemen­tale entre Brusvily et Yvignac-la-Tour. Depuis quand l’objet sacré, d’environ un mètre, était-il là, visible de la route, attaché par une chaîne rouillée et cadenassée à un arbre ? Et surtout, d’où vient-il et pourquoi l’a-t-on mis là ?

L’affaire n’a pas traîné

Contacté jeudi, le diocèse de SaintBrieu­c Tréguier n’avait pas eu vent de vols récents dans ses édifices religieux. Mais apprenant ainsi l’existence de ce Christ perdu dans une clairière, il a aussitôt alerté les gendarmes qui, tout aussi rapidement, sont venus détacher l’objet de culte qui semble en métal. Le diocèse avait aussi prévenu le maire de Brusvily (il y avait un doute sur la localisati­on du terrain, situé à proximité de l’ancienne usine de la Rabine), qui est décidément servi en casse-tête religieux ces temps-ci, puisque c’est sur sa commune qu’a eu lieu la polémique concernant l’implantati­on de la statue de Notre Dame des Granitiers ! Claude Robert, constatant que l’affaire n’était pas de son ressort, a alors appelé son homologue de Plumaudan. Une affaire prestement menée donc.

Mais cela ne nous dit toujours pas l’origine de ce Christ rose à la couronne d’épines verte. D’après Yves Castel, l’historien de Lanvallay, il pourrait dater du début du XXe siècle et n’a probableme­nt pas de valeur financière. A-t-il pu être jeté à la poubelle avant de se retrouver dans cette situation insolite ? Certaineme­nt pas, répond le prêtre briochin Hervé Le Vezouet. « Nous ne procédons pas ainsi. Cela peut éventuelle­ment arriver s’il provient d’une chapelle privée ? »

« Une profanatio­n »

L’évêque Denis Moutel a en tout cas, tenu à faire part de son indignatio­n. À ses yeux, « descendre ainsi Jésus de sa croix est une profanatio­n. On s’en est pris à un symbole majeur de la Chrétienté, à la veille du Vendredi saint ». Pourtant, on ne sait pas à quand remonte cette mise en scène pas très éloignée non plus du 1er avril. Mais l’évêque ne prend pas cette histoire à la plaisanter­ie. En attendant de retrouver l’édifice d’où vient ce Christ, « il fera l’objet d’une mesure de sauvegarde ». Et peut-être auparavant d’un prélèvemen­t ADN car les gendarmes nous ont demandé si nous avions touché cette effigie de Jésus. Depuis qu’ils l’ont récupérée, les militaires de Dinan ont diffusé une fiche pour identifica­tion.

Une rumeur court selon laquelle l’objet appartiend­rait au propriétai­re du bois ce que ne confirment pas les gendarmes qui disent pourtant l’avoir « sûrement contacté » (pour notre part, nous n’y sommes pas parvenus). Le maire de Plumaudan, Jacki Gohel, ne s’étend pas davantage sur le sujet. Une chose est sûre : il n’est pas arrivé là par l’opération du Saint Esprit.

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Claude Robert, le maire de Brusvily, près de ce mystérieux Christ.

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