Pourquoi ce Christ attaché à un arbre ?
Pendant plusieurs jours, un Christ provenant d’un édifice religieux est resté attaché à un arbre, sur un terrain de Plumaudan.
Une lectrice nous a fait part de la présence de ce Christ peint sur un terrain en cours de reboisement, en bordure de la départementale entre Brusvily et Yvignac-la-Tour. Depuis quand l’objet sacré, d’environ un mètre, était-il là, visible de la route, attaché par une chaîne rouillée et cadenassée à un arbre ? Et surtout, d’où vient-il et pourquoi l’a-t-on mis là ?
L’affaire n’a pas traîné
Contacté jeudi, le diocèse de SaintBrieuc Tréguier n’avait pas eu vent de vols récents dans ses édifices religieux. Mais apprenant ainsi l’existence de ce Christ perdu dans une clairière, il a aussitôt alerté les gendarmes qui, tout aussi rapidement, sont venus détacher l’objet de culte qui semble en métal. Le diocèse avait aussi prévenu le maire de Brusvily (il y avait un doute sur la localisation du terrain, situé à proximité de l’ancienne usine de la Rabine), qui est décidément servi en casse-tête religieux ces temps-ci, puisque c’est sur sa commune qu’a eu lieu la polémique concernant l’implantation de la statue de Notre Dame des Granitiers ! Claude Robert, constatant que l’affaire n’était pas de son ressort, a alors appelé son homologue de Plumaudan. Une affaire prestement menée donc.
Mais cela ne nous dit toujours pas l’origine de ce Christ rose à la couronne d’épines verte. D’après Yves Castel, l’historien de Lanvallay, il pourrait dater du début du XXe siècle et n’a probablement pas de valeur financière. A-t-il pu être jeté à la poubelle avant de se retrouver dans cette situation insolite ? Certainement pas, répond le prêtre briochin Hervé Le Vezouet. « Nous ne procédons pas ainsi. Cela peut éventuellement arriver s’il provient d’une chapelle privée ? »
« Une profanation »
L’évêque Denis Moutel a en tout cas, tenu à faire part de son indignation. À ses yeux, « descendre ainsi Jésus de sa croix est une profanation. On s’en est pris à un symbole majeur de la Chrétienté, à la veille du Vendredi saint ». Pourtant, on ne sait pas à quand remonte cette mise en scène pas très éloignée non plus du 1er avril. Mais l’évêque ne prend pas cette histoire à la plaisanterie. En attendant de retrouver l’édifice d’où vient ce Christ, « il fera l’objet d’une mesure de sauvegarde ». Et peut-être auparavant d’un prélèvement ADN car les gendarmes nous ont demandé si nous avions touché cette effigie de Jésus. Depuis qu’ils l’ont récupérée, les militaires de Dinan ont diffusé une fiche pour identification.
Une rumeur court selon laquelle l’objet appartiendrait au propriétaire du bois ce que ne confirment pas les gendarmes qui disent pourtant l’avoir « sûrement contacté » (pour notre part, nous n’y sommes pas parvenus). Le maire de Plumaudan, Jacki Gohel, ne s’étend pas davantage sur le sujet. Une chose est sûre : il n’est pas arrivé là par l’opération du Saint Esprit.