Stabilisés
Le Conseil Départemental fixe chaque année les prix dans les Ehpad et Ehpa (*). Sa volonté est de les maintenir. De fait, ils n’ont pour ainsi dire pas évolué depuis 2015.
De 51,29 € par jour à 63, 98 €, talon dépendance compris. C’était la fourchette des prix dans la vingtaine d’établissements pour personnes âgées dans le Pays de Dinan, lors de notre précédente étude sur le sujet, en 2015.
En 2017, la même proposition s’étale entre 53,49 € à la maison de retraite du Jardin Anglais à Dinan (publique), la moins chère du secteur, et 65,17 €, tarif appliqué par deux établissements mutualistes, l’Ehpad Les Tamaris à Saint-Jacut-de-la-Mer, et l’Ehpad Le Châtelier, à Éréac (voir tableau ci-dessous).
Un petit plus de 2 euros d’augmentation en deux ans du prix le plus bas, à peine plus d’un euro dans les établissements les plus chers : clairement, le Département, à qui il revient chaque année de fixer les tarifs des Ehpad et Ehpa, joue la carte de la stabilité, dans un contexte, il est vrai, de tassement des salaires, retraites et pensions. Car, convient-il aussi de préciser, ramené à son coût mensuel, l’hébergement en maison de retraite coûte, sommes arrondies, de 1 600 à 1 900 € pour le résident ou sa famille. Pas rien pour des petits revenus, même si différentes aides (allocation perte d’autonomie, allocation logement) peuvent être sollicitées (lire ci-contre).
Peu d’augmentation des prix, mais des charges fixes pour les établissements qui, celles-là, ne vont pas en diminuant. Les gestionnaires en viennent à jouer les équilibristes pour présenter des budgets qui tiennent la route.
« Sauf pour quelques établissements qui ont réalisé d’importants travaux, les tarifs n’ont pour ainsi dire pas évolué depuis deux ans. Les directeurs ont déjà interpellé le Conseil Départemental pour manifester leur inquiétude. On va avoir du mal à tenir le cap à ce rythme. Pour ma part, c’est la première fois de ma carrière que je vais sortir un résultat légèrement déficitaire. En maintenant un même niveau de prestations, on essaie pourtant de réaliser ici ou là quelques économies, sur les projets, sur les animations », confie la directrice d’un Ehpad.
Autre constante : si les prix sont stables, les places sont toujours aussi chères. Aucune disponibilité à ce jour dans les établissements du pays de Dinan. Et pas d’ouverture en vue, le nouvel Ehpad de Quévert sur le point d’ouvrir ne constituant pour l’essentiel qu’un transfert des lits des Malorines, actuellement à l’hôpital de Dinan.
(*) Établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes ; établissements d’hébergement pour personnes âgées.