Le Petit Bleu

Une Chouette boucle où l’on apprend tout en marchant

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’Pluie du matin, n’arrête pas le Pèlerin’, c’est avec ce dicton en toile de fond, que s’est déroulée la randonnée pédestre de 6,5 km, organisée par Léhon cité durable, à laquelle a participé René Degrenne le maire.

Le château, un lieu stratégiqu­e

Réunie sur le parking du marché Bio, la vingtaine de pèlerins d’un jour a eu droit à un premier récit historique du château ruiné du XIIe siècle par Yves Castel, le liseur de maisons local, casquette rivée sur le crâne, pluie oblige : « À l’origine, il s’agit d’un éperon rocheux barré par une tranchée et un village fortifié en haut, remplacé par un castrum romain au Ier siècle, puis par un solide donjon en bois, entouré d’une palissade vers l’an 1000. La tour sert à la fois de résidence seigneuria­le, de poste d’observatio­n et d’ouvrage défensif. Ce château primitif commande le passage à gué sur la Rance et protège le petit bourg qui se développe aux abords du monastère dès le XIe siècle. Le château de pierres est édifié au XIIe siècle ». Quand à l’histoire de l’abbaye, elle commence par la constructi­on d’une église en pierres par six moines qui vivent en ermitage : « Les travaux débutent vers l’an 850, financés par Nominoë, roi des Bretons, sur l’emplacemen­t d’un établissem­ent gallo- romain, détruit pour la cause. En échange, les moines doivent trouver des reliques : ce seront celles de Saint-Magloire, ex-évêque du diocèse de Dol-de Bretagne (dont Léhon dépend alors), volées sur l’île de Serk et rapportées par les moines ».

De la brasserie à la cidrerie

Seconde étape des marcheurs, un bâtiment qui longe la Rance aujourd’hui habité, et qui était une brasserie au XVIIIe siècle : « Car à cette époque les Bretons ne boivent pas encore de cidre, mais de l’eau et de la bière, du lait aussi, précise Yves Castel. La cidrerie remplacera la brasserie dans l’entredeux-guerres, les pommiers à cidre étant d’abord plantés en Basse-Normandie avant d’arriver chez nous ».

Jusqu’à l’Enfer

Plus loin, autre halte en un lieu marqué Val d’Enfer :

« Ce mot Enfer n’a rien à voir avec le Diable, explique le conteur à la faconde méditerran­éenne, car il signifie l’endroit en dessous, d’en bas ». Tout le long du parcours, Yves Castel s’est adonné à quelques explicatio­ns sur la flore locale. Ainsi apprend-on que les châtaignie­rs n’ont fait leur apparition dans la région qu’à partir de la Révolution et que contrairem­ent aux idées reçues, ils ne chassent pas les araignées !

En conclusion, une Chouette boucle piétonne sous une pluie fine, agréableme­nt commentée, avec de jolis points de vue malheureus­ement peu photograph­iés, eu égard aux intempérie­s. Mais pot de l’amitié et amuse-gueules ont réuni marcheurs et organisate­urs en fin de matinée. Le concours photo attendra donc…

 ??  ?? 1) Jolie traversée de bois où le vert nouveau des feuillages apâise le regard. 2) Conteur et marcheurs auxquels se sont joints Michel Forget élu dinannais, René Degrenne et deux élus léhonnais. 3) Gros plan sur une touffe d’Umbellicus Veneris ou...
1) Jolie traversée de bois où le vert nouveau des feuillages apâise le regard. 2) Conteur et marcheurs auxquels se sont joints Michel Forget élu dinannais, René Degrenne et deux élus léhonnais. 3) Gros plan sur une touffe d’Umbellicus Veneris ou...

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