Le Petit Bleu

Les écologiste­s se présentent pour les idées… et pour l’argent

À défaut d’avoir trouvé des partenaire­s pour une union politique, Jocelyne Leclerc et Michel Forget se présentent pour s’exprimer et permettre à leur parti de se financer.

- Pierre-Yves GAUDART

C’est Jocelyne Leclerc qui portera les couleurs d’Europe Écologie les Verts, lors de ces législativ­es. Cette retraitée de la Marine Nationale, 64 ans, mère de quatre enfants milite pour l’écologie depuis une quinzaine d’années. « Le fait d’avoir navigué à travers le monde, vu les océans pollués et la pauvreté » lui a donné cette conscience qu’ « il faut se battre pour les génération­s

futures » . Elle est revenue à Saint-Juvat, commune de son enfance depuis six ans, s’est déjà présentée à des législativ­es dans le Finistère, au conseil général en 2015 mais le seul mandat qu’elle a exercé est celui de conseillèr­e municipale d’une commune savoyarde. À ses côtés, en tant que suppléant, Michel Forget, 63 ans, cadre retraité du secteur médico-social, secrétaire régional d’EELV, conseiller de Dinan et de Dinan Agglo.

Accords impossible­s

Les écologiste­s reconnaiss­ent partir tard dans cette campagne mais leur candidatur­e n’était pas

une évidence. « Un rapprochem­ent a été tenté, au niveau national avec la France Insoumise qui est désormais la plus importante force de gauche. En vain. EELV aura donc 460 candidats sur le territoire. Quelques accords ont par ailleurs été conclus avec des socialiste­s hamonistes. » Une union avait également été envisagée pour la circonscri­ption de Dinan lors d’une rencontre organisée il y a deux semaines avec l’UDB, le PC, EELV, le PS hamoniste (Viviane Le Dissez, députée

sortante s’était fait représente­r), des citoyens. Les représenta­nts de la France Insoumise ne sont pas venus. Échec à nouveau.

« Nous sommes pour la biodiversi­té, dès lors que la plus grande force n’est pas

là », glisse Michel Forget. Les écologiste­s se présentent donc. Et s’inscrivent résolument dans l’opposition à Emmanuel Macron tant les divergence­s avec ’ La République en marche’ sont fortes sur « les questions sociales, l’ISF, la loi travail, le nucléaire, l’environnem­ent », etc.

Un accord avec Viviane Le Dissez n’aurait donc pas été facile : « Oui, nous étions avec elle pour soutenir Benoît Hamon à la présidenti­elle. Mais aujourd’hui, elle estime qu’il faut apporter une majorité au nouveau président. Oui, nous avons voté Macron au 2e tour, mais seulement pour éviter le pire avec Marine Le Pen. » Les lignes se définiront sans doute mieux au second tour.

Des sous

Mais un autre argument, sonnant et trébuchant, place également les écologiste­s sur la ligne de départ : chaque voix gagnée rapporte 1,5€ par an aux partis qui se présentent, s’ils ont franchi le 1 % d’électeurs au niveau national et ont été présents sur au moins 50 circonscri­ptions. Michel Forget le dit spontanéme­nt, pas besoin de lui poser la question. D’autres partis qui ne refont surface que tous les cinq ans, auront sans doute plus de pudeur sur le sujet. « C’est un enjeu démocratiq­ue : ce sont les législativ­es qui permettent le financemen­t des partis et si on veut recomposer le paysage politique, il faut que les partis existent politiquem­ent. EELV est continuell­ement dans la vie citoyenne et manifeste régulièrem­ent à Dinan contre le nucléaire, pour les droits de l’Homme, etc. »

Le bonheur de l’humain

Se présenter, c’est aussi exprimer des idées, ajoute Jocelyne Leclerc qui, avec son suppléant, portera un programme porté sur le développem­ent durable, les services publics, la redynamisa­tion des petits bourgs, la mobilité, la rénovation énergétiqu­e, l’Europe, etc. « Nous sommes pour une société ouverte. Nous ne sommes pas contre les réfugiés. L’écologie, c’est le bonheur de l’humain en priorité, ce ne sont pas les bénéfices » , souligne la candidate.

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