Le Petit Bleu

Un bon train vaut mieux que deux tu l’auras

L’associatio­n ferroviair­e Bretagne Nord veut être sûre que Dinan Agglo va participer au financemen­t de la modernisat­ion de la ligne Lamballe-Dol. Sinon, ce chantier de 62 millions d’euros va capoter. Arnaud Lécuyer n’apprécie pas cette mise sous pression.

- Pierre-Yves GAUDART

90 ans d’existence.

Ce n’est pas nouveau, la ligne Lamballe-Dinan- Dol a besoin d’une sérieuse remise à niveau après 90 ans d’existence. Un tronçon de 11 km a été rénové ces dernières années, celui qui va de Dinan à Pleudihen sur Rance. Il reste 18 km à accomplir pour rallier la gare de Dol qui vous met sur les rails de Rennes.

Mais il faut aussi remettre en état la partie ouest : 40 kilomètres jusqu’à Lamballe. La ligne est tellement dégradée que depuis décembre, le train a interdicti­on de dépasser les 60 km/h.

Depuis 20 ans, l’associatio­n ferroviair­e, présidée par le Quévertois Théo Marteil, milite en ce sens. Et le projet semble en bonne voie, après une rencontre, restée très discrète, à la direction de SNCF Réseau à Rennes en novembre dernier. « Dès que les financemen­ts seront bouclés, SNCF réseau, est prête à engager les travaux » , assure Théo Marteil.

Il manque 6 millions sur 62.

Selon le président et son adjoint Joël Ménage, La Bretagne et l’État apportent 60 % de ce chantier de 62M €, le projet ayant été inscrit au plan EtatRégion. L’entreprise qui gère les infrastruc­tures ferroviair­es de France s’est engagée sur 15 % si les collectivi­tés locales mettent un quart du financemen­t. C’est ok pour les Côtes d’Armor pour 6M € a priori. La communauté d’agglo Terre et Mer (Lamballe) devrait apporter 2 à 3 millions, au prorata de la zone desservie par le rail. Il ne manque donc plus que 6,5 millions attendus de Dinan Agglomérat­ion. Une somme importante, « d’autant plus qu’il ne faut compter ni sur les Bretillien­s, ni sur Saint-Malo » , qui sont pourtant concernés par 11 des 14km qui séparent Pleudihen de Dol. La balle est donc

dans le camp de Dinan Agglo.

Théo Marteil se fait alarmiste : « Si on n’a pas la réponse rapidement, SNCF Réseau va se désengager et le projet ne verra pas le jour. » Son associatio­n est inquiète de voir que la nouvelle agglomérat­ion n’a inscrit que 330.000€ de crédit sur le projet alors qu’il faut 2M € (pendant trois ans). Mais c’était lors des balbutieme­nts du bébé Dinan Agglo. « Nous avons été plusieurs fois auditionné­s par la commission transport présidé par Didier Lechien et avons eu un bon accueil, y compris d’Arnaud Lécuyer, le président de l’intercommu­nalité. » Depuis mars, Le lobbying de l’associatio­n ferroviair­e Bretagne Nord s’est cantonné à la rencontre individuel­le des 91 maires de l’agglo. « Tous nous disent leur soutien mais le projet n’a pas encore été voté lors des conseils communauta­ires » , s’impatiente Théo Marteil.

Conséquenc­e.

Le président rappelle que, selon lui, le train est la colonne vertébrale de l’agglomérat­ion et que sans ce moyen de communicat­ion, c’est toute une zone qui va mourir à petit feu. 75.000 passagers ont emprunté la ligne Dinan/ Saint- Brieuc en 2014. L’inquiétude demeure malgré les avancées des dernières années : « En 1990, cette ligne était classée sans avenir de renouvelle­ment. » L’associatio­n ne voudrait pas rater le train de la LGV (Ligne à Grande Vitesse) qui mettra Rennes à 1h27 de Paris. « Nous sommes à 60km de Rennes mais c’est comme si nous étions à Guingamp en temps de trajet. »

Pas avant 2019

Quoi qu’il en soit, la voie ne sera pas modernisée pour 2018 comme cela avait été espéré même si le financemen­t était acté dans les semaines qui viennent : il faut deux ans de procédures administra­tives plus six mois de chantier pendant lesquels l’intégralit­é de la voie sera fermée. Donc livraison au plus tôt en 2019. Mais bonne nouvelle tout de même : ces travaux ne seront pas nécessaire­s pour mettre en place des trains directs pour Rennes, c’est-à-dire sans correspond­ance à Dol-deBretagne.

 ??  ?? Joël Ménage et Théo Marteil, vice-président et président de l’associatio­n ferroviair­e Bretagne Nord tirent la sonnette d’alarme.
Joël Ménage et Théo Marteil, vice-président et président de l’associatio­n ferroviair­e Bretagne Nord tirent la sonnette d’alarme.

Newspapers in French

Newspapers from France