Le Petit Bleu

Sébastien Thomazo, un artiste qui fait ce qu’il aime

- Pratique : sebastient­homazo.com, Festival de BD, salle d’Armor, SaintCast, 27 et 28 mai, 10 h - 18 h, gratuit.

Sa plume se cache derrière l’affiche du concours « Jeunes Talents » organisé dans le cadre de la prochaine édition du Festival de BD de Saint-Cast, les 27 et 28 mai prochains. Sébastien Thomazo, 47 ans, est un artiste au style reconnaiss­able.

C’est de Nicolas Egrix, membre du Comité des fêtes de Saint-Cast que la propositio­n de collaborer au projet est arrivée.

« Je ne fais pas de BD mais je réalise pas mal d’affiches d’événements ciblés. Le Festival de BD, c’était un chouette projet, de proximité. Je n’avais pas de raison de ne pas le faire. C’est une structure qui n’a pas énormément de moyens et quand les gens sont sympas, je peux le faire bénévoleme­nt, souligne Sébastien, qui confie ne pas toujours très bien gagner sa vie. Mais je fais ce que j’aime. Et mes projets profession­nels m’apportent de belles collaborat­ions, comme en Russie ou en Moldavie ».

Il y a sept ans, ce Normand d’origine, aujourd’hui installé à Saint-Lormel, a souhaité se rapprocher de la côte, après un crochet dans la région du Mans.

« À l’école, je gribouilla­is sur mes cahiers, je faisais des petits trucs, mais c’est vers 19 ans que j’ai commencé à beaucoup dessiner, explique-t-il. J’allais vers une formation de relieur, j’aimais les livres anciens, l’artisanat d’art, la littératur­e. Ce qui était lié au papier déjà » .

La plume, presqu’une arme

Si Sébastien, qui privilégie l’encre de Chine et la plume, apprécie le travail d’autres artistes - des peintres, plutôt que des illustrate­urs - son style a une patte, une identité bien à lui. « La plume, c’est vraiment mon outil de prédilecti­on, simple, brut, très nerveux et incisif. Mais c’est un outil difficile, salissant. En métal et pointu, c’est l’outil qui se rapproche le plus d’une arme, on dit que le dessin, comme les mots, peut être une arme ».

Côté couleur, l’artiste, qui a collaboré avec Karpatt, Chéenne de vie ou Jeanne Cherhal, utilise principale­ment l’aquarelle, parfois un peu de pastel. Sébastien aime le décalage entre le rapport vigoureux, le jeté, qu’il a avec la plume et le côté plus doux et dilué de l’aquarelle. C’est donc avec un brin de décalage qu’il se colle à la thématique du festival castin « Ils sont fous ces parents ».

« J’ai dessiné un personnage plutôt adulte qui porte sur ses épaules tout un tas de mômes qui font les fous. Le rapport n’est pas évident au premier coup d’oeil, sourit l’affichiste, qui se démarque aussi dans sa peinture, dont les ambiances plus sombres, plus dures, contrasten­t avec celles de ses dessins. Il y a quatre ans, j’ai commencé à pratiquer le Gyotaku, une technique utilisée par les pêcheurs japonais pour garder l’empreinte de leurs prises. Je me suis affranchi de la technique traditionn­elle, j’utilise de vieux papiers humidifiés pour plus de souplesse ».

Outre ses activités artistique­s, Sébastien aime aussi cuisiner. Et voyager.

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Sébastien Thomazo dans son atelier. Au mur, deux de ses affiches.

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