Le musée du cidre se transforme
A la Ville-Hervy, à Pleudihen, les fils Prié produisent cidre et jus de pomme. Ils accueillent aussi 5.000 visiteurs par an dans le musée accolé à la ferme, créé par leurs parents il y a trente ans. Un musée qu’ils sont en train de moderniser.
Du dernier Salon de l’Agriculture, les cidres Prié sont revenus avec une médaille d’argent, attribuée à sa cuvée brute (et bio). Preuve que l’exploitation de Pleudihen, certes moins connue que la coopérative des Celliers Associés, concourt elle aussi à faire de la commune des bords de Rance un haut-lieu du cidre breton.
La ferme familiale est située à l’écart du bourg, à la Ville-Hervy. Ici, dès 1987, Jean-Yves et Janine Prié se sont mis à la vente directe. « Mes parents ont su prendre le tournant. Très vite, le succès était au rendez-vous » , décrit Philippe, un de leur fils. Ils ont eu la riche idée, aussi, de créer « un musée du cidre » dans une partie des bâtiments, autour de l’ancienne « tour à piler les pommes » .
« Ils s’étaient inspirés de ceux qu’ils avaient vus en Angleterre, notamment » , poursuit Philippe Prié. Celui-ci se souvient avoir écumé les brocantes avec eux pour récupérer du matériel de production authentique, afin d’enrichir leur propre collection. Aujourd’hui, Philippe et sa femme Karine accueillent entre 4 et 5.000 visiteurs annuels. Mais ils ne sauraient dire combien de pièces abrite le musée… Beaucoup, c’est sûr. « D’autant qu’on continue de recevoir des dons. »
Une pièce imposante et rare
Il vient, aussi, de faire une acquisition de taille, à plusieurs milliers d’euros : un pressoir dit «à longue étreinte » , trouvé en Normandie. « Une pièce rare à la vente, que mon père cherchait, et moi aussi. Il en existe une vingtaine en France. Ça a un peu plus de 300 ans ! » Le pressoir en question fait 3,50 mètres de hauteur, sur 6 mètres de long et 2 de large. « On est allé démonter ça à quatre bonshommes, dans le Pays d’Auge. »
Une fois reconstituée, elle sera « la pièce maî-tresse du nouveau musée du cidre ». Trente ans après sa création, celui-ci était resté ’dans son jus’, si l’on peut dire. Mais il a entamé sa mue. Une des salles d’exposition a été rénovée, modernisée. Elle évoque, via des panneaux pédagogiques, l’histoire de la pomme, sa place dans la poésie, dans la chanson, etc. «A l’époque, le contenu avait été fait avec la bibliothèque de Dinan. On l’a repris avec un graphiste. C’est un galop d’essai. On attend la réaction des visiteurs. »
La suite, à vrai dire, sera d’une autre ampleur. « C’est un projet assez atypique, à la fois agricole et touristique » , évoque Philippe Prié, préférant rester discret sur le montant de l’investissement nécessaire. Une nouvelle construction, de 1.087 m2, abritera les outils de production cidricole (qui étaient jusqu’ici à 1 km de la ferme). « En rassemblant tout ici, le travail sera plus facile. On pourra mieux surveiller les jus de pomme en fermentation, on sera au pied de nos cuves, comme le sont les vignerons. »
Le nouveau bâtiment sera, pour partie, accolé au musée, le but étant que les visiteurs puissent, après avoir découvert le matériel et la façon de faire d’antan, voir la fabrication moderne du cidre à travers des vitres. « Cela répond aux attentes des visiteurs, ils nous demandent souvent comme on fait aujourd’hui », souligne Karine. « Pour l’instant, c’est encore le musée de mes parents, note Philippe. Ce nouveau musée nous ressemblera. » Les Prié espèrent pouvoir l’ouvrir en 2018.
Le Musée du cidre est situé à la VilleHervy, à Pleudihen-sur-Rance. La visite s’achève par une dégustation des produits de la ferme (production bio). Tarifs : 4,50€ à partir de 15 ans, 3€ pour les moins de 15 ans. Avril, mai, juin et septembre : de 14h à 18h30 du lundi au samedi. Juillet et août : de 14h à 19h le lundi, de 10h à 12h30 et de 14h à 19h du mardi au samedi. www. museeducidre.fr
« Un projet atypique »