Odile de Mellon et Jacques-Antoine-Haëntjens candidats
Odile de Mellon, 65 ans, qui se définit comme une mère de famille retraitée après avoir élevé ses 7 enfants, est la candidate du FN dans la circonscription de Dinan.
Secrétaire départementale de ce parti, Odile de Mellon se considère « née dans le FN. J’ai toujours été engagée politiquement. Mon père, Alain de Lacoste La Reymondie, conseiller d’Etat, ami de Jean-Marie Le Pen, a participé à la création du Front National » . Cette Yvignacaise milite d’ailleurs en famille puisque son mari est Gérard de Mellon, conseiller régional FN. Candidate à plusieurs reprises (les dernières sénatoriales, Européennes, départementales à Broons), Odile de Mellon est fidèle à la ligne de Marine Le Pen comme elle l’a été à celle de son père : « Nous sommes disciplinés, nous suivons nos chefs. Je suis viscéralement attachée à cette cause nationale des patriotes que défend Marine Le Pen » , déclare-t-elle avec le total acquiescement de son suppléant, Jacques-Antoine Haëntjens.
Ce colonel retraité de 66 ans, « fier d’être Français » qui a beaucoup baroudé, sous le « béret rouge comme vert » a découvert Jean-Marie Le Pen à la fin des années 70. L’ancien légionnaire domicilié à Jugonles-Lacs a recueilli environ 20% des voix aux élections départementales de Pleslin-Trigavou. Le secrétaire FN de la circonscription de Dinan s’est aussi présenté aux municipales de Rennes et aux Européennes.
A leurs yeux, PS et LR sont « morts » et le FN sera le premier opposant à la politique d’Emmanuel Macron. Pour Odile de Mellon, le parti frontiste n’est pas tant ébranlé par sa défaite à la présidentielle.
La « baronnie de Dinan agglo »
Les deux candidats font campagne sur des thèmes locaux comme la défense de la ruralité. Ils déplorent de « voir mourir les petites communes tandis que poussent les grandes surfaces » et estiment qu’il y a trop de strates politiques : communes, département et Etat, cela suffit. La communauté d’agglo de Dinan, c’est « une nouvelle baronnie - celle du maire de Saint-Potan - dans laquelle on se perd », estime Odile de Mellon qui préfère que l’on augmente les indemnités des maires.
L’Euro, s’il ne s’inscrit pas forcément dans cette élection nationale, reste un sujet de préoccupation pour les deux Frontistes. D’autant plus, que l’accord entre FN et Debout la France, a quelque peu « troublé le message ». Pour Odile de Mellon, « il faut revenir à une monnaie nationale sinon on connaîtra une crise identique à celle de 2008. Mais, nous sommes attachés à l’Europe, celle des nations ».
Crise identitaire
Mais ce qui continue à mobiliser le parti frontiste, c’est « la crise identitaire » . Elle existe, à des degrés insoupçonnés, dans de petites communes comme Ploubalay, Plessix-Balisson et Trégon « dont l’identité disparait au profit du nom de Beaussais-sur-Mer ». La sauve- garde de la culture française et des frontières, c’est le leitmotiv, notamment contre le « danger islamiste » mais aussi contre les réfugiés, des « pauvres gens pour lesquels la France ne peut rien ». Mieux vaut établir des camps dans leur pays d’origine, estiment les deux candidats. « A Jugon-les-Lacs, il n’y a pas de crise identitaire, admet Jacques-Antoine Haëntjens. Mais ceux qui viennent chez moi ne doivent pas m’imposer leur mode de vie. » Dans le pur respect de la tradition FN, la famille est un des autres piliers de la campagne des candidats. Rgts : fn22@frontnational. com