Le Petit Bleu

Le pompier dinannais qui monte, qui monte…

Sylvain Juhel a remporté le Fire XTrem de Nantes 2017 ; un défi de taille pour le jeune pompier dinannais et parisien qui ne s’arrête jamais…

- Sophie LE NOËN

On le croise à Dinan, où il est pompier volontaire, entre deux gardes aux Sapeurs Pompiers de Paris. Sylvain Juhel est parisien pour le travail, mais reste breton avant tout. Il enchaîne 2 jours de travail à Paris, et profite de 24 à 96h de repos ensuite. Des allers-retours Paris/Dinan, il en a fait un certain nombre depuis qu’il a intégré l’élite des sapeurs pompiers, à 22 ans. Et ça ne le dérange pas : il ne s’imagine pas s’installer définitive­ment à Paris.

Six ans plus tard, le jeune homme n’a pas perdu son enthousias­me ni sa pugnacité. Et quand il n’est pas à la caserne ou en interventi­on à Dinan, Sylvain a un drôle de passe-temps : avec une dizaine d’amis pompiers volontaire­s de Dinan et Saint Brieuc, formant la « Team Breizh Tan Spered », l’équipe bretonne d’esprit du feu en breton, ils se lancent des défis de haute voltige.

Le 30 avril dernier, et pour la 4ème fois, Sylvain a participé au «Fire Xtrem» de Nantes. 32 étages et 700 marches à monter, en tenue de feu. Et un appareil respiratoi­re isolant… c’est lourd, manifestem­ent ! Le but : arriver là-haut le plus vite possible. Sylvain, lui, a tout enjambé en 5 minutes et 50 secondes. Il est arrivé premier de sa catégorie « Open », puis 3ème avec son binôme Thibaud Collet l’aprèsmidi. Une petite déception pour les compères qui avaient déjà gravi la première marche du podium en 2014. « Pourtant on a fait un meilleur temps qu’il y a 3 ans. Mais en face, c’était du lourd… »

Prochain défi ? la « Tower Run » de Nantes toujours, le 18 juin ! Même principe que la tour infernale d’avril, mais ouvert à tous les publics. Pas besoin d’être pompier, on grimpe les marches en tenue de sport.

Alors d’où lui vient l’amour de la compétitio­n ? « C’est le plaisir de gagner » répond le Dinannais, sobrement. Et sa vocation de pompier ? « D’aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours eu envie de faire ça. »

Fils d’un menuisier et d’une assistante maternelle, il n’avait pas de prédisposi­tion génétique. Le rêve de petit garçon est devenu réalité à 15 ans lorsque sa mère l’inscrit aux Jeunes Sapeurs Pompiers. « Pendant 5 ans, j’y ai passé tous mes mercredis après-midi ! Sur un groupe de huits adolescent­s, je suis le seul à en avoir fait mon métier. » Aujourd’hui, Sylvain ne se voit pas faire autre chose. Il aime ne pas savoir de quoi sera faite sa journée, comme un goût d’aventure. Et même si, « comme tous les pompiers », son coeur penche pour les interventi­ons d’incendie, il aime toutes les facettes de son métier : du secours à la personne aux accidents de la circulatio­n.

Est-ce qu’il continuera longtemps ? « Du moment que je tiens le coup, oui ! «

En tous cas, pas de préparatio­n physique particuliè­re pour le sportif qui s’entraîne tous les jours à la caserne. « Avant de gagner à Nantes, je revenais de vacances en Thaïlande ! ». Une décontract­ion qui lui réussit et une sérénité à toute épreuve qui lui permettent d’attaquer la tour infernale et un rythme de vie plutôt décalé en toute tranquilli­té.

700 marches à grimper

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