Un projet de funérarium sème le trouble
Un projet de centre funéraire, avenue de l’Aublette, fait des vagues. Des riverains et des commerces s’opposent à cette création.
Petit rappel.
Mercredi 17 mai, le conseil municipal de Quévert avec 14 voix pour, cinq contre et six abstentions émettait un avis favorable à l’implantation d’un centre funéraire à l’Aublette à l’emplacement de l’ancienne clinique vétérinaire. Soit sur une surface de 130 m2 avec trois salons, une partie technique (un laboratoire, vestiaires et une cellule réfrigérée de quatre cases) et sept places de parking. Ouverture au public en septembre prochain. Le projet est porté par le groupe Funécap basé à Nantes (250 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2015).
Des levées de boucliers contre le funérarium.
Depuis l’annonce de ce centre funéraire au milieu des habitations et autres commerces, il y a effervescence dans le quartier. « J’ai été reçu par Marie-Odile Fauche, maire, de Quévert, mais cela débouche sur une impasse » s’insurge Jean-Loup Macho, propriétaire de la Vie pas chère, enseigne voisine de l’ancienne clinique vétérinaire. Une pétition de 400 signatures de clients et de riverains contre ce projet a été portée à la sous-préfecture. « Ce parking de sept places ne pourra pas stocker les voitures de personnes qui viendront se recueillir. Sachez-le, notre parking ne sera pas une annexe. Quelle curieuse idée de laisser s’installer ce genre de commerce dans une zone commerciale ! » a écrit Didier Collin, de l’enseigne PC and CO à MarieOdile Fauche. Le centre médical de l’Avenue de l’Aublette s’inquiète également : « Une telle structure requiert un environnement adéquat : une zone calme éloignée autant que possible du bruit de la circulation. L’avenue de l’Aublette est l’artère la plus passante de la communauté de Dinan. Toute cette circulation automobile, ces activités médicales et les activités commerciales importantes sont incompatibles, voire antinomiques avec le calme et la sérénité dont les personnes allant au funérarium auraient besoin » écrit Carlos Gonzales du Laboratoire d’analyses médicales. Jean-Loup Macho ajoute : « Ces professionnels du cabinet médical sont outrés que l’on puisse mettre un funérarium à cet endroit. Il y a là des personnes qui luttent contre la maladie et parfois la mort. Il n’y a rien de tel pour relever le moral ! »
Des maires montent au créneau.
Michel Daugan, maire de Plouasne, a une maison avenue de l’Aublette. Il écrit à Marie-Odile Fauche : « Certaines familles ayant beaucoup de relations peuvent générer jusqu’à une vingtaine de voitures en même temps pour les visites et la mise en bière. En raison de la forte densité de passage de voitures, de camions, de voitures qui font demi-tour dans cette rue déjà difficile, des stationnements sauvages risquent d’ajouter des nuisances supplémentaires. »
L’entreprise Frère Funéraire confirme : « La création d’une chambre funéraire avec trois salons crée obligatoirement un passage de public important, donc une demande de stationnement forte et parfois de longue durée. Un nombre important de voitures est à prévoir : les personnes âgées cherchent un stationnement proche pour suivre le convoi funéraire lors du départ du cercueil. »
Jean-Loup Macho et les salariés de la Vie pas chère atterrés.
« Nous fermerons notre parking à chaque cérémonie. C’est un parking privé de 42 places réservé depuis plus de 30 ans à notre clientèle. Les professionnels m’ont indiqué qu’il pouvait y avoir jusqu’à 80 voitures lors des cérémonies. Notre parking fermé, que se passera-t-il sur cette route ? Notre chiffre d’affaires va baisser. J’ai 68 ans, j’aurais aimé continuer encore un peu. »
Les quatre salariés de la Vie pas chère sont inquiets : « Si notre magasin met des barrières à l’entrée du parking, nous ne pourrons pas tenir longtemps. Nos clients ne viendront plus que très rarement. Nous perdrons rapidement nos emplois » signent Martial Simon, responsable avec 29 ans de maison, René Loquenn, 30 ans de maison, Sophie Labbé, 27 ans de maison, Anne-Marie Duffros, cinq ans de maison. Moyenne d’âge : 50 ans et tous avec des charges de famille. « Prenez notre défense, Monsieur le SousPréfet ! » ont-ils lancé dans un courrier au Sous-préfet.