Didier Déru part de loin, très loin… trop loin ?
Le candidat LR-UDI accuse un retard sans doute irrémédiable. Sa réserve de voix semble limitée. Et les abstentionnistes ne suffiront pas pour faire pencher la balance.
Didier Déru a beau courir souvent, c’est un candidat En Marche qui est très loin devant. Plus de 13 000 bulletins sur un peu plus de 56 000 votants séparent les deux finalistes. Un gouffre.
Du coup, l’ambiance n’était pas à la fête dans la rue Carnot, à Dinan, dimanche soir. La permanence de Didier Déru s’est vite vidée. Pas même la satisfaction d’être qualifié pour le deuxième tour n’a semblé redonner un semblant de sourire aux supporters de celui qui apparaît plus que jamais comme le challenger de cette élection.
« Y’a du chemin à faire… », soufflait-il du reste à l’analyse des résultats, tout en admettant que son score était « décevant ». Un brin résigné mais plutôt détendu, il s’est vite projeté vers le deuxième tour, « on va tenter d’expliquer, de convaincre », parce que « la politique, ce n’est pas de l’arithmétique. »
Certes, mais des théorèmes s’appliquent. Dont celui de la vague, macroniste cette fois, qui porte clairement Hervé Berville. Ce dont ne disconvient pas Didier Déru, « cela a été un vote national », ce qu’il regrette, « on n’est plus dans la relation de proximité entre le parlementaire et ses électeurs. »
Pour une opposition constructive
Ce n’est sans doute pas la seule raison à son retard, « le nombre élevé de candidats a éparpillé les voix », penset- il aussi. Michel Desbois lui en a enlevé. Le candidat sans étiquette n’a pas donné de consigne de vote mais annoncé qu’à titre personnel, il donnerait sa voix « au candidat de la droite et du centre. » Pas sûr que cela suffise… Didier Déru va désormais tenter de convaincre aussi les abstentionnistes, « les électeurs ont maintenant un choix clair à faire entre deux candidats ».
Il leur expliquera « qu’il n’est pas bon qu’une majorité soit trop forte, comme s’apprête à l’être La République en Marche. Pour qu’une démocratie fonctionne bien, il faut une opposition constructive, qui puisse amender des projets de lois, et proposer des textes. L’assemblée nationale ne peut pas être qu’une chambre d’enregistrement, surtout si elle est constituée d’un grand nombre de députés inexpérimentés. »
Dès mardi matin sur le marché de Pléneuf, le candidat LR-UDI est reparti au combat…